Après la décision de la Cour constitutionnelle Dcc 24-001 du 04 janvier 2024 enjoignant l’Assemblée nationale de procéder à une révision d Code électoral avant les élections générales de 2026, le chef de l’Etat, Patrice Talon, a rencontré les députés aussi bien de la Mouvance présidentielle que de l’Opposition.
Du point fait par les députés Démocrates, après la rencontre, il revient que le chef de l’Etat veut qu’un consensus se dégage quant aux modifications à apporter au Code électoral, dans le respect de la décision de la Cour constitutionnelle. Pour Patrice Talon, normalement ce sont les députés et maires élus en 2026 qui vont délivrer les parrainages pour la Présidentielle.
Les députés actuels ne sont pas de cet avis. Patrice Talon s’est engagé à se soumettre à leur volonté, tant que le consensus se dégage et que les choses soient faites dans les règles de l’art. Aux dires des députés, Patrice Talon veut ramener la paix compromise dans le pays. Il veut laisser le pays dans l’état de paix comme il est venu le trouver.
Convaincus de la sincérité des propos du chef de l’Etat, les députés de l’Opposition ont marqué leur accord pour le consensus. C’est dans ce cadre que le parti de Boni Yayi a entamé une concertation avec les autres forces de l’Opposition. Convaincu que le Code électoral va régir également les autres partis absents au Parlement, le parti Les Démocrates a pris le lead d’une rencontre avec les autres forces de l’opposition, sauf la Fcbe, afin de recueillir les amendements qu’elles comptent apporter au Code électoral pour que le document final reflète le consensus voulu par Patrice Talon.
Mercredi 21 février 2024, à l’Assemblée nationale, lors de l’ouverture de la première session extraordinaire de l’année, les députés Démocrates ont déposé une proposition de révision du Code électoral qui prend en compte les amendements apportés au document par les partis de l’Opposition conviés à la rencontre du Parti Les Démocrates. C’est un document qui revoit en profondeur les lois électorales nées de la réforme du système partisan.
La composition de la Céna, sous sa forme actuelle, doit être revue. Le parti propose une commission ad hoc pour l’extraction de la Liste électorale, la suppression du quitus fiscal et du certificat de conformité, le remplacement des candidats en difficulté au lieu de l’annulation de toute la liste, les cautions sont revues à la baisse, 5% pour l’attribution des sièges au lieu de 10%, le parrainage laissé aux élus de 2023, l’imprescriptibilité des fraudes électorales. Aux dires des partis de l’Opposition, ce sont toutes ces exclusions qui sont à la base des tensions post-électorales de 2019 et 2021 qui ont sérieusement compromis la paix.
Patrice Talon a-t-il vraiment dit qu’il veut laisser le pays dans l’état de paix comme il est venu le trouver ? Voilà ! l’occasion lui est maintenant donnée de corriger le tir par une refonte totale du système partisan. Il n’est pas parlementaire ne sera pas une excuse. Il est le chef de la Majorité parlementaire. Sa bonne foi sera jugée à l’aune du traitement que vont réserver les députés de la Majorité parlementaire à la proposition de révision du Code électoral déposé par le parti Les Démocrates.
M.M