La quatrième édition du Forum des mines et du pétrole de la Cedeao (Ecomof 2024) a été officiellement lancée ce jeudi, 22 février 2024 au Palais des Congrès à Cotonou. Le présent forum régional qu’accueille le Bénin du 22 au 24 février 2024 se veut une occasion de mener des réflexions profondes autour des stratégies de mutualisation des ressources pour une réelle contribution des secteurs minier et pétrolier au développement des Etats membres de la Cedeao…
Ressources géo extractives et technologies : quelles stratégies de mutualisation pour la création de valeur ajoutée en Afrique de l’Ouest”, tel est le thème autour duquel s’articulent les échanges au cours de ce rendez-vous sous-régional notamment le 4ème Forum des mines et du pétrole de la cedeao (Ecomof 2024). Trois jours durant, plus de 2000 participants venus de plusieurs pays harmoniseront leurs connaissances et expériences pour aboutir à de pertinentes recommandations en faveur d’une mutualisation des ressources.
Les objectifs visés à travers le forum régional est, entre autres, la promotion des secteurs minier et pétrolier pour stimuler leur contribution au développement économique, la facilitation du partage d’expériences entre professionnels et experts, la stimulation des investissements à travers la présentation de projets attractifs, le renforcement des partenariats stratégiques et réseaux, la mise en lumière des potentiels régionaux spécifiques à l’Afrique de l’Ouest, le débat approfondi sur les enjeux actuels du secteur, l’encouragement des pratiques responsables, la consolidation de la position régionale sur la scène internationale en tant qu’acteur majeur dans le domaine des industries extractives.
A en croire le ministre de l’énergie, de l’eau et des mines, Samou Adambi, les objectifs du Forum régional restent en phase avec la vision du gouvernement béninois, celle d’accélérer le développement économique et social du Bénin en poursuivant la transformation structurelle de l’économie.
Selon l’autorité ministérielle, le rendez-vous de Cotonou se veut une opportunité d’échanger sur la création de valeur ajoutée à partir des ressources géo-extractives en Afrique à travers des stratégies de mutualisation et d’innovation technologique. Pour le ministre Samou Adambi, l’Afrique continue de subir les conséquences d’une exploitation de ses matières premières se traduisant par l’exportation de produits bruts à faible valeur ajoutée et l’importation des produits finis à forte valeur ajoutée. “Cette dynamique asymétrique a perduré pendant des décennies contribuant ainsi à notre appauvrissement collectif“ a-t-il martelé avant de souligner la nécessité de mutualiser les efforts pour inverser la tendance.
Toute chose qui implique, selon ses propos, la transformation sur place des ressources minières et pétrolières, le développement du contenu local, la mise en place des infrastructures transfrontalières et la création d’institutions financières fortes pour accompagner la dynamique.
Prenant la parole, la Vice-présidente de la Commission de la Cedeao a fait savoir que l’Ecomof reste un forum régional qui répond aux attentes communautaires au regard de l’immense potentiel minier de la sous-région. A l’en croire, l’évènement entend contribuer au développement du secteur minier et pétrolier. Un secteur qui offre des opportunités énormes. Entre autres défis majeurs identifiés, elle évoque la méconnaissance du potentiel minier, la faible capacité de financement, le manque de ressources humaines, la nécessite de s’assurer du respect des normes communautaires, le défi d’encadrement, d’organisation et de règlementation, la faible participation des citoyens à la chaîne de valeur entraînant un faible niveau de contenu local.
Ecomof se veut donc une plateforme de dialogue collaboratif et d’exposition du potentiel minier et pétrolier. Ceci, dans l’optique de trouver des solutions collectives vers le développement optimal, susciter les réflexions sur le rôle de l’industrie minière pour un essor des Etats membres de la Cedeao.
Procédant à l’ouverture des travaux du Forum, le ministre d’Etat, chargé du développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané fait savoir que la mutualisation des ressources, des connaissances, des risques et des pertes s’impose comme une démarche rationnelle de promotion de l’efficacité en matière de coopération et d’intégration. “Il n’y a donc nul doute qu’en unissant nos forces et en mutualisant nos ressources, nous pouvons libérer tout le potentiel de nos richesses naturelles et transformer nos économies pour le bien-être de nos populations“ a-t-il déclaré.
Il a, par ailleurs, évoqué des piliers importants d’une stratégie efficace de développement des mines dans la sous-région notamment la règlementation et la bonne gouvernance, les infrastructures et la logistique, le développement des compétences et l’innovation et la responsabilité sociale et environnementale. Insistant sur l’importance de la mutualisation, le ministre fait savoir qu’elle permettra l’amélioration de la capacité de négociation, la réduction des coûts d’exploitation, le partage des risques ainsi que la promotion du développement régional et le renforcement de la coopération régionale.
Tout en se disant convaincu de la marche vers un nouveau paradigme d’exploitation des ressources minières et des hydrocarbures, il a insisté sur le fait que chaque pays doit bénéficier de manière équitable des bénéfices de l’exploitation de ses ressources naturelles. Notons que le forum prend fin ce samedi, 24 février 2024.