La police républicaine annonce pour bientôt, une répression musclée sur les axes routiers afin de contraindre les usagers à adopter les bons comportements susceptibles de garantir la sécurité routière. Seulement, il pourrait y avoir grincements de dents au sein de l’opinion publique notamment en ce qui concerne une injonction relative au port de casque et par le motocycliste et par le passager…

Si l’initiative de la répression s’avère nécessaire au regard des constats liés aux accidents ainsi qu’aux risques d’insécurité routière, une décision du général de la police républicaine pourrait bien mal passer dans l’opinion.  « Vous devez porter vos casques et faire porter [ les ] casques à vos clients. Ce que je dis, c’est valable pour tout le monde y compris même les policiers » a laissé entendre le Directeur général de la police républicaine, dans des propos rapportés par des médias locaux. Il est donc recommandé le port de casque à l’usager mais aussi à la personne remorquée.

D’abord, il faut admettre que cette recommandation n’est pas nouvelle. Et s’il y a longtemps que cette menace de répression plane sans que les populations ne s’y conforment, faudra-t-il s’attendre à ce qu’elles s’exécutent d’ici début mars 2024 (date du démarrage de la répression)? L’unanimité est chose faite toutefois autour de cette injonction mais la réalité semble bien être toute autre chose.

Il suffit déjà de jeter un regard sur l’état des casques de certains usagers et l’on pourrait bien se rendre compte que le port du casque n’est toujours pas encore perçu comme une priorité pour certains tandis que beaucoup font face à des difficultés financières pour s’en offrir. Dans ce cas, comment peuvent-ils offrir de casques aux enfants, époux ou épouses afin qu’ils servent lors des déplacements ? C’est une évidence qu’il faudra néanmoins prendre en compte.

Nul doute également que certains seraient tentés de se faire prêter de casque chaque fois qu’ils éprouvent le besoin de se déplacer. Difficile d’admettre que le même casque soit porté par plusieurs personnes avec tous les risques y afférents, selon certains observateurs. Cependant, il faut que ça commence, et cela s’impose. Vivement que la police républicaine trouve la politique et l’approche adéquate pour ne pas en rajouter aux peines des populations béninoises.

 

La répression annoncée…

« Et vous devez rouler sur la piste cyclable…Ceux qui n’ont pas les plaques d’immatriculation, allez mettre vos plaques d’immatriculation. Si vous ne mettez pas les plaques d’immatriculation, les engins seront retirés de la circulation…Il y a certains parmi vous qui sont en train de faire les fous avec nous. Mais ils n’ont pas seuls, le monopole de la folie. Ils s’en fichent, roulent comme ils veulent. Ils veulent dépasser tout le monde parce que, ils font les Jo. Nous, on va les empêcher désormais de le faire » a également déclaré Soumaïla Yaya face aux professionnels des médias.

Notons que la semaine dernière, la Direction générale de la police républicaine et le Centre national de sécurité routière (Cnsr) ont initié une séance de sensibilisation sur la sécurité routière au Bénin. Ont été conviés à cette séance qui s’est déroulée dans les locaux de la Direction générale de la police républicaine, les acteurs impliqués dans la gestion des questions de sécurité routière notamment le Directeur du Cnsr, le Directeur de la sécurité publique de la police républicaine, les directeurs départementaux de la police républicaine accompagnés des commissaires centraux, les responsables des conducteurs de taxi-motos et les présidents des différents clubs de motards.

La présente séance de sensibilisation a permis aux participants d’échanger sur les effets dévastateurs du non-respect des prescriptions du code de la route et d’attirer l’attention des uns et des autres sur les mesures dorénavant prises par la Police républicaine pour jouer pleinement sa partition dans la lutte contre l’incivisme grandissant sur les axes routiers. Dans son intervention, le Directeur général de la Police républicaine a martelé l’obligation faite aux usagers de la route de se conformer au respect de la limitation de vitesse aussi bien en agglomération qu’en rase campagne. De même, il a souligné que le port du casque est obligatoire pour les motocyclistes et leurs passagers.  En outre, il a rappelé que la communication au guidon ou au volant, le non-respect des couloirs de circulation, les surcharges sont autant de comportements à risque sur nos axes routiers qui méritent d’être combattus.

Et d’annoncer la lutte implacable contre le défaut des plaques d’immatriculation sur toute l’étendue du territoire national dès mars 2024. Il a, par ailleurs, exhorté les participants à se conformer et à vulgariser les conditions particulières de souscription et de renouvellement de l’assurance de responsabilité civile des véhicules terrestres à moteur en République du Bénin. En effet, ces opérations sont désormais subordonnées à la présentation de l’attestation de contrôle technique valide pour le véhicule concerné et la preuve de paiement à jour de la Taxe sur Véhicule à Moteur (TVM).

Quant au Directeur du Cnsr, il a fait un état des lieux des dégradations des infrastructures publiques consécutives à l’incivisme des usagers de la route tout en soulignant l’impérieuse nécessité des opérations de sensibilisation et de répression.

A.B

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici