Il a beau dire qu’il n’est pas intéressé par une révision de la Constitution, c’est sa main qu’on voit derrière la proposition de révision déposée au Parlement par le député Assan Séibou. Ceci du fait que Patrice Talon est le chef de la majorité présidentielle et qu’il a les moyens de faire passer sa volonté, de dire stop tant est qu’il n’est pas intéressé.

 

Mais au lieu de ça, la proposition est affectée à la Commission des lois pour étude. Le parti Bloc républicain a déjà officiellement apporté son soutien à la proposition déposée par le président de son groupe parlementaire. C’est dire que la Mouvance au Parlement compte aller au bout de l’initiative. Cela dit qu’elle compte sur quelque chose. Et qu’est-ce que cela peut être si ce n’est l’appui du chef de la majorité, Patrice Talon ?

Mais en face, le chef de l’Etat et les partis siamois qui ne jurent que par lui auront Boni Yayi et le parti Les Démocrates. L’ancien président fait de cette affaire un combat personnel. Pour lui, réviser la Constitution à 2 ans de la fin du mandat de Patrice Talon, c’est prendre un risque, se lancer dans une aventure qui pourrait se révéler périlleuse pour le Bénin, alors que la non révision de la Constitution ne bloque aucun fonctionnement d’une institution avant les élections générales de 2026.

Il n’y a aucun risque à garder la Constitution en état, clame Boni Yayi. Le faisant, l’ancien chef d’Etat compte sur sa minorité de blocage à l’Assemblée nationale. Avec 28 députés, le parti d’opposition Les Démocrates, dont il est le président, a toutes les cartes en main pour bloquer toute révision de la Loi fondamentale. Et déjà, on apprend que le prédécesseur de Patrice Talon a déjà récupéré les procurations chez tous les 28 députés Démocrates.

Sachant la manière dont fonctionne le régime en place, Boni Yayi ne veut donc prendre aucun risque. Puisqu’à toutes les étapes de la procédure, il faut le vote « Oui » d’un député Démocrate, d’abord pour la recevabilité de la proposition de révision de la Constitution, ensuite le vote « Oui » de 7 députés Démocrates pour la révision constitutionnelle proprement dite, Boni Yayi ne veut aucune surprise. Même si les procurations ne sont pas une fin en soi, on a vu le cas avec Marcel de Souza en 2015, c’est une mesure de précaution qui vaut se pesant. D’autant plus que le député qui se présente, après avoir donné sa procuration, sera estampillé comme « le traite ».

Outre donc le parti d’opposition Les Démocrates, la révision ou non de la Constitution sonne comme le dernier épisode du duel Yayi-Talon, avant les élections générales de 2026. Qui va l’emporter ?

M.M

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