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Accès universel à l’eau et à l’assainissement dans les pays du Sahel : Une initiative de SWA pour accélérer les progrès

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En marge de la Conférence de l’ONU sur l’Eau de mars 2023, sous l’égide de SWA, les ministres WASH de quelques pays du Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mauritanie, Niger) et les partenaires WASH avaient signé une Déclaration axée sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène sur la réactivation d’un dialogue sectoriel au niveau de la sous-région.

 

La mise en œuvre d’un plan d’action relatif à cette Déclaration permettant aux pays et aux acteurs de partager leurs expériences, de mettre en évidence leurs réussites et de renforcer leurs collaborations a démarré avec un atelier d’introduction en ligne en décembre 2023. Une rencontre d’échanges qui aura donné l’occasion aux représentants des pays concernés, de réaffirmer leur engagement à accélérer les changements pour un accès universel à l’eau et à l’assainissement.

Dans leur volonté de passer de la Déclaration à l’action, un plan comportant 4 activités a été retenu pour faire de cette initiative des pays du Sahel, une réalité. En dehors de l’atelier virtuel de démarrage, des ateliers de co-création en présentiel ont été prévus avant une table ronde des partenaires sur le financement de l’eau et un dialogue de haut niveau entre gouvernements et partenaires. Cet atelier de démarrage avait pour objectifs de sensibiliser les partenaires nationaux à la Déclaration et à son plan d’action, présenter le statut du secteur sur des thèmes spécifiques (la priorisation politique, le financement, la gouvernance, la redevabilité et le suivi, et l’intégration EAH-climat), partager les plans et opportunités immédiats dans le secteur, et surtout cocréer les prochaines activités du plan d’action sur la base des besoins exprimés.

En espérant que les situations politiques soient plus favorables pour engager le côté politique, l’atelier virtuel à caractère technique des 18 et 19 décembre 2023, a réuni 72 participants représentant le Burkina- Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad ainsi que des bureaux des agences ONU comme UNICEF et OMS, et de la Banque Mondiale, l’Unité de Coordination de Alliance Sahel, les conseillers régionaux de l’AFD, du GIZ, du JICA la coordination régionale de Save the Children et de ANEW ; la Fondation Gates ; et le International Budget Partnership (IBP)…

A l’ouverture de ces deux jours de riches échanges, le représentant de l’AFD dont l’organisation vient appuyer SWA dans la facilitation de la mise en œuvre du Plan d’action, a indiqué que « le temps est à l’action » avant de souligner que, les Etats doivent « redoubler d’efforts » pour accélérer les progrès. En saluant le travail qui a conduit à la déclaration de New York, le représentant de l’OMS, a rappelé que l’OMS a conduit depuis 2020, une étude sur la situation WASH dans certains pays qui permet de disposer de données évidentes dans le secteur. Tour à tour, au nom des pays, les acteurs ministériels ont renouvelé leur engagement à faire bouger les lignes pour accroitre les progrès au profit des populations.

Le représentant du Secrétaire Général du Ministère sectoriel du Mali soutenu que les pays du Sahel ont un intérêt commun. Il s’agit pour eux, de partager des opportunités de financements, d’harmoniser leurs approches. Car, il y a des questions structurelles semblables et des outils et moyens peuvent être trouvés pour les résoudre. Pour le Directeur des études, du partenariat et de l’information sur l’assainissement à la Direction Générale de l’Assainissement du Burkina Faso, il est impérieux de « s’appuyer sur la déclaration pour mobiliser les partenaires, renforcer l’ancrage du secteur et accroitre les investissements pour ces pays qui vivent les mêmes réalités. Le Secrétaire Général du Ministère de l’hydraulique, de l’assainissement et de l’environnement du Niger, a soutenu que l’accès à l’eau est une priorité au Niger avec l’adoption en 2017 d’un programme pour l’accès universel.

Pour les pays comme le Burkina Faso et le Mali, les attentes dans le secteur sont relatives respectivement à la redevabilité mutuelle et la nécessité d’avoir des comptes WASH. Au Niger, l’accélération des progrès passe par la coordination du financement alors que pour le Sénégal, il faut miser sur la priorisation politique et la diversification des financements.

 

Une planification conjointe pour opérationnaliser l’initiative

La planification conjointe sur les prochaines activités a été au menu de ce deuxième jour de travail sur l’initiative régionale. A travers 4 thématiques (gouvernance, EAH-climat, priorisation politique, suivi-évaluation/redevabilité) et un jeu de questions/réponses auquel tous les pays se sont prêtés, les échanges ont permis de faire ressortir les enjeux et besoins dans le secteur. Au niveau de la gouvernance qui reste un enjeu important mais complexe, les suggestions des acteurs sont relatives à la régulation, les conditions de diversification des investissements dans l’EAH (y compris le privé), la continuité des services dans les contextes de fragilité.

Le rapprochement entre le secteur de l’eau, l’assainissement et l’hygiène et le secteur du climat pour favoriser les progrès, est appelé de tous les vœux. Car, le secteur de l’eau qui manque encore de ressources, fait partie intégrante des Contributions Déterminées au niveau national (CDN) et des Plans nationaux d’adaptation (PNA). En plus, parce que 90% des catastrophes sont liées à l’eau, il convient de convertir ce rapprochement en financement climat pour l’EAH. Par rapport à la question portant sur la priorisation politique, les acteurs indiquent que dans un contexte de rareté des ressources et de compétition entre priorités nationales, les arguments de santé publique, d’action climat et de droits humains, ne suffisent plus. Il faut imaginer de nouveaux arguments et pistes pour convaincre les décideurs politiques à financer le secteur.

En matière de Suivi-évaluation et de redevabilité qui ne bénéficie malheureusement pas d’une attention à la mesure de son importance, les participants sont conviés à une réflexion pour identifier de nouvelles pistes permettant de privilégier le suivi-évaluation pour suivre les engagements pris par les pays dans le cadre du Mécanisme de Redevabilité Mutuelle. Au total, plus de 50 réponses ont été apportées aux différentes questions et leur analyse contribuera à concevoir une feuille de route pour opérationnaliser l’initiative. Les yeux sont désormais tournés vers l’atelier de co-création en présentiel prévu pour se tenir à Dakar au cours du 1er semestre de cette année 2024.

Alain TOSSOUNON (Coll.)

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