Au cours d’un entretien télévisé, le chef de l’Etat a trouvé inopportune l’organisation d’assises nationales réclamées par l’Opposition. Pour Patrice Talon, tout va pour le mieux, le Bénin n’est pas en crise. Ce n’est pas l’avis de certaines formations et personnalités politiques. Dans une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat, ces personnalités ont réitéré la nécessité et l’urgence des assises nationales inclusives et dressé une liste des travers que le régime de la Rupture doit corriger, si tant est que Patrice Talon veut toujours être porté en triomphe au soir de son mandat. Lire la lettre ouverte

LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA REPUBLIQUE DU BENIN

ADRESSÉE PAR LES FORMATIONS ET PERSONNALITES POLITIQUES SUIVANTES :

 Parti Démocratique des Peuples d’Afrique – Alliance Patriotique Nouvel Espoir (PDPA-APNE),

Parti Dynamique d’Actions pour le Développement (DAD),

Mouvement Dynamique-Alliance des Vaillants Engagés pour la Cause Commune(AVEC),

Mouvement-Cadre d’Analyses Politiques (CAP),

Mouvement Eveil Jeunesse (MEJ), et

Trois Acteurs et Personnalités Politiques Engagés

♦️Monsieur le Président de la République du Bénin, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement,

Pour votre première course à la magistrature suprême, le Peuple Béninois, plein d’enthousiasme et marchant contre vents et marées, vous a fait confiance. Il l’a matérialisé en vous élisant à 65,39 % des suffrages, selon les résultats publiés par la Cour Constitutionnelle.

Les attentes étaient grandes pour corriger les insuffisances, les dérives et les tares de votre prédécesseur, ami et frère-ennemi qui est passé maître dans l’art de la navigation à vue.

Au premier rang des attentes, figure le pain quotidien des Béninois, c’est-à-dire les trois repas par jour (matin, midi, soir). A raison, vous aviez utilisé en son temps, l’allégorie du repas au feu, suppliant, vos concitoyens, que nous sommes, de « prendre un peu patience » et de « serrer la ceinture ». A la fin de votre premier quinquennat, désillusion totale pour notre Peuple. Les Béninois et Béninoises sont devenus, dans leur large majorité, plus pauvres que des rats d’église et de mosquée. Au-delà, de la faim presque généralisée, la psychose, la terreur et la peur de se retrouver derrière les barreaux pour un Oui ou un Non, est et demeure d’ailleurs la chose la mieux partagée. Tous ceux et celles qui, d’une manière ou d’une autre, ont eu à vous contrarier en votre qualité de Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement et Chef Suprême des Armées, ont tous eu à payer le prix fort : l’exil, la prison ou le passage de la vie à trépas.

La pression fiscale, le redressement fiscal, les taxes, les impôts et autres contraintes sont distribuées à tour de bras. Peu à peu, les voix discordantes se sont presque toutes tues. Le commun des mortels ne se sent désormais en sécurité qu’en étant un griot du régime, un pousseur de slogans, un soutien inconditionnel ou mieux encore, un membre actif ou un partisan zélé de l’un des deux Partis Politiques siamois, le Bloc Républicain (BR)et l’Union Progressiste Le Renouveau (UPR) ou des formations politiques satellites, Moelle Bénin, UDBN devenu RN ainsi que les FCBE et les LD qui se réclament de l’opposition pour faire bonne figure et pour faire un soi-disant jeu de la pluralité démocratique tout en étant, toute analyse faite, avec Vous.

Dans cet environnement vicieux, conçu à dessein, une pluie de réformes s’est abattue sur le Peuple Béninois, le mettant à l’étroit tel un contingent d’esclaves contraints à la soumission et à la servitude. Des voix s’élèvent alors, de toute part, appelant à des Assises Nationales Inclusives pour repenser le vivre ensemble et le Bénin de demain, nous étions en 2020. Durant votre quinquennat (2016-2021) où pour aller aux élections communales et législatives, de nombreux compatriotes ont perdu la vie, beaucoup sont blessés, certains sont mutilés et d’autres sont devenus invalides, des voix se sont élevées et continuent à se lever et peinent à se faire entendre et semblent ne pas atteindre votre Haute Autorité sur son piédestal.

Au lendemain, de votre réélection contestée par la grande majorité du Peuple Béninois, en avril 2021, des voix se sont encore élevées et continuent à s’élever appelant à l’organisation et à la tenue effective des Assises Nationales Inclusives qui nous donneront l’opportunité, fils et filles du Bénin, toutes tendances, obédiences, religions et idéologies confondues, de nous asseoir tous ensemble, autour d’une même table, pour repenser notre patrimoine commun, et trouver des solutions consensuelles durables, pour sortir de l’ornière, notre chère Patrie, le Bénin, qui va mal, très mal. Oui, le Bénin, terre de nos héroïques ancêtres GBÊHANZIN, BIO GUERRA, KABA, SAKA YERIMA, va mal, très mal. Il ne se porte pas bien, mais vous ne cessez de marteler, urbi et orbi, haut et fort, que le Bénin se porte bien, le Bénin avance, chaque fois que vous en avez l’occasion, à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Monsieur le Président de la République, l’appel à la tenue des Assises Nationales Inclusives n’est pas l’affaire du seul Parti « Les Démocrates» comme vous avez semblé, le dire. C’est une demande, une très haute préoccupation et une grande exigence du Peuple souverain, détenteur suprême de tout pouvoir. Veuillez bien l’écouter et la prendre en considération dans les meilleurs délais possibles, maintenant que vous pouvez et avez encore le temps de le faire. Il y va de l’intérêt de nous tous et en particulier de votre intérêt, en vue d’une décrispation réelle de la tension politique qui monte de jour en jour accompagnée d’un grondement de mécontentement généralisé de plus en plus audible sur toute l’étendue du territoire national et au niveau de la diaspora. Faites quelque chose avant le déclenchement de l’ouragan qui va tout balayer sur son passage.

Monsieur le Président de la République, pourquoi cherchez-vous à toujours nier l’évidence ? Vous savez mieux que quiconque au Bénin que « l’absence de guerre n’est pas toujours synonyme de paix ». Mieux que quiconque, vous savez que les 65,39 % des Béninois et Béninoises ayant voté pour vous en 2016 ne sont plus, en réalité, avec vous et sont très remontés contre vous. Votre salut temporaire, vous le devez à votre capacité temporaire à tenir, tout le monde, les institutions de la République, les médias, les organisations de la société civile, les dignitaires religieux et traditionnels, les formations politiques et les syndicats, sous la chape de la peur et des peines privatives de liberté. Mais pour combien de temps encore pourrez-vous contenir la colère du Peuple ?  Car le compte à rebours de la fin de votre mandat a commencé avant l’heure.

♦️Monsieur le Président de la République, les formations et personnalités politiques signataires de la présente Lettre Ouverte, estiment, humblement, que vous gagnerez à travailler à regagner, si ce n’est pas déjà trop tard, le cœur meurtri de ses 65,39 % des Béninois et Béninoises qui avaient cru en vous. Autrement, aucun Béninois, aucune Béninoise, ne vous portera en triomphe après le pouvoir, comme vous l’auriez souhaité. Nous avons opté de vous dire la vérité sans langue de bois. Car, comme le stipulent les Saintes Ecritures : « Celui qui détourne son oreille pour ne point écouter, sa requête elle-même, sera une abomination » Proverbes, Chapitre 28, verset 9.

Monsieur le Président de la République, à l’instar de milliers de nos compatriotes, nous avons pu identifier, mille et une raisons militant en faveur de la tenue urgente des Assises Nationales Inclusives. En effet,

a- des milliers de Béninois et Béninoises sont poussés à un exil forcé. Vous n’en avez pas besoin pour révéler le Bénin. C’est contre-productif. Alors, quelle solution y apporter ? Seules les Assises Nationales Inclusives peuvent y répondre favorablement.

b- des milliers de Béninois et Béninoises sont jetés en prison grâce à un arsenal juridique et judiciaire taillé sur mesure. Les peines privatives de liberté n’ont jamais été une solution à un problème ou une contradiction d’ordre politique. Vous n’en avez pas besoin pour révéler le Bénin. C’est contre-productif. Que faire ? S’asseoir pour en débattre à cœur ouvert, les yeux dans les yeux, peut contribuer plus vite que vous ne l’imaginez, à propulser le Bénin de l’avant.

c- des milliers de Béninois et Béninoises sont pourchassés tels des malfrats, des criminels malpropres, des bandits de grands chemins, des braqueurs sans foi ni loi, parce qu’ils sont de pauvres paysans décidés à écouler leurs produits agricoles sur des marchés de leur choix. Vous n’en avez pas besoin pour faire du Bénin, une puissance économique. C’est contre-productif.

d- des milliers de Béninois et Béninoises, de Nigériens et Nigériennes, depuis la prise des sanctions inhumaines, arbitraires et irresponsables par la CEDEAO contre la République sœur du Niger à la suite du coup d’Etat du 26 juillet 2023, et la fermeture subséquente, dans la précipitation sans une réflexion approfondie, sans concertation préalable, de la frontière entre le Bénin et le Niger, des milliers de personnes de part et d’autre de la frontière sont ruinées, réduites à néant, ne pouvant plus jamais se relever de leur faillite et vouées à vivre dans la pauvreté pour le restant de leur vie puisque l’Etat béninois que vous dirigez avec une main de fer n’envisage pas payer des dommages et intérêts aux milliers de victimes des conséquences d’une politique hasardeuse, antipatriotique et tueuse de l’économie nationale. Monsieur le Président de la République vous avez plongé le Bénin dans un déclin dont demain n’est pas la veille pour le relèvement et la mise sur l’orbite du progrès et du développement. C’est malheureusement et gravement contre-productif.

e-des milliers de Béninoises et Béninois sont très préoccupés par les déclarations troublantes lors de la Conférence de presse conjointe du Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées Béninoises et du Chef d’Etat-Major Général de l’Armée française, au cours de laquelle ils ont affirmé, à tour de rôle, sans sourciller, en jouant sur les mots et les expressions, qu’il n’existe pas de « base militaire française permanente au Bénin », nous ajoutons, comme dans certains pays africains, notamment, le Gabon, le Tchad, la Côte d’Ivoire, Djibouti, etc. Mais, Monsieur le Président de la République, ces deux haut-gradés de l’Armée n’ont pas réfuté la présence de militaires français au Bénin. En effet, cette présence est confirmée et attestée par le débarquement à Cotonou, par un navire de guerre français, de nombreux militaires français et d’armement. Ce nombre dépasse largement le nombre d’une dizaine d’instructeurs militaires français affectés en qualité de Conseillers Techniques à l’Etat-Major Général. Les populations sont très inquiètes des rotations nocturnes et parfois diurnes effectuées par des aéronefs militaires français à Parakou, à Kandi, à Malanville, à Porga, dans le Parc Pendjari et le Parc W. Vous devez prendre la parole en votre qualité de Chef Suprême des Armées pour dire la vérité au Peuple Béninois et apaiser les uns et les autres sur la présence de ces nombreux militaires français au Bénin. Nous osons espérer que ce n’est pas pour préparer une attaque surprise contre la République sœur du Niger. Cette situation de pêcheur en eaux troubles n’est pas à l’honneur de notre pays. C’est vraiment contre-productif.

f- des milliers de Béninoises et Béninois n’apprécient pas et n’approuvent pas une relecture opportuniste des textes de la décentralisation, et procéder à la nomination des Secrétaires Exécutifs qui dépouillent les Maires élus de leurs pouvoirs et entrainent des drames et des pertes mystérieuses de vies humaines. Vous n’en avez pas besoin pour développer nos villes et campagnes. C’est contre-productif.

g-des milliers de Béninoises et Béninois désapprouvent fortement et fermement que vous ayez prononcé un Discours sur l’état de la nation qui ne reflète pas la situation réelle que vivent les Béninois et Béninoises sur le plan politique, économique, social, culturel, environnemental, etc. et qui ne fait aucune projection sur la prise en compte des aspirations profondes du Peuple pour les années à venir. C’est désespérant. C’est totalement contre-productif.

h-des milliers de Béninoises et Béninois sont surpris et ne comprennent pas que vous n’ayez pas réagi fermement contre les propos crisogènes tenus par le Président de l’Assemblée Nationale lors d’une réunion des Présidents des Institutions de la République, sous l’œil inquisiteur du Ministre de la Justice, Garde des sceaux, pour annoncer qu’une Assemblée Constituante se réunira pour la refonte totale de la Constitution, de toutes les lois et de tous les textes actuels de la République. C’est une déclaration gravissime qui relève, en principe, des prérogatives des Assises Nationales Inclusives prenant des décisions souveraines et exécutoires. Vous ne pouvez pas et ne devez pas permettre de déclencher une telle procédure et mettre le Peuple devant le fait accompli de l’institution d’une nouvelle République, d’une nouvelle Loi Fondamentale et de l’imposition d’un troisième mandat pour le Président de la République, qui fait peau neuve pour apparaître sous un nouveau jour. Non ! Ce n’est pas possible. Non ! Ce n’est pas faisable. Non ! C’est inadmissible, Monsieur le Président de la République. C’est plus que contre-productif. C’est déclencheur d’une explosion populaire dont vous aurez mis, Vous-même, le feu à la poudre.

Des mesures, actions et décisions contre-productives sont légion, Monsieur le Président de la République, depuis votre accession, le 06 avril 2016, à la magistrature suprême. C’est par devoir Citoyen et par honnêteté intellectuelle que les signataires de cette Lettre Ouverte attirent, respectueusement, l’attention de Votre Haute Autorité sur tout ce qui précède, car nous avons l’impression, et nous pouvons nous tromper, que vos partisans et proches collaborateurs ne vous disent pas la vérité, toute la vérité sur la situation réelle et l’état d’esprit dans notre commune Patrie, le Bénin, cher à nos cœurs.

♦️Monsieur le Président de la République, il y a bel et bien crise. Il y a un danger qui plane sur le Bénin. Il y a péril dans notre demeure commune. Il y a problèmes et mille sujets à discuter pour restaurer notre démocratie et l’état de droit, refonder la République et l’Etat, réinsérer le Bénin dans le concert des nations, en commençant par les pays voisins et Etats limitrophes. Depuis 2020 et jusqu’à présent, le Peuple béninois en est, à réclamer les Assises Nationales inclusives. S’asseoir et en débattre devient désormais impératif. C’est un acte catalyseur incontournable. Une telle décision ne saurait être vue par votre Excellence comme un signe de faiblesse, une défaite devant l’opposition ou une capitulation face à vos adversaires politiques. Et puis, n’est-ce pas vrai que « deux yeux voient plus clairement qu’un œil » et que « deux oreilles entendent mieux qu’une seule » ? Soyez et devenez l’Homme d’Etat à l’écoute de son Peuple, Monsieur le Président de la République. Cessez d’être dans le déni permanent et sortez enfin notre Peuple de cette souffrance quasi permanente. Cessez d’écouter les sirènes qui chantent votre gloire et louent votre génie. Les signataires de cette lettre ouverte vous lancent un vibrant appel pour suivre la voix de la sagesse, de la responsabilité et de l’honneur.

Le pays va bien dites-vous. Nous pouvons vous concéder que certaines villes du Bénin, présentent aujourd’hui une belle allure avec quelques statues géantes, des places publiques fleuries et des rues bien tracées çà et là, mais les Béninois et Béninoises ont faim, très faim. Le panier de la ménagère reste désespérément vide. Et ça ce n’est pas du tout un bon signe. C’était l’une des plus grandes attentes des Béninois, « manger à leur faim » et vous leur en avez fait la promesse. « En cinq ans, on peut faire le job », avez-vous clamé. A la fin des cinq (05) ans, vous êtes passé à côté de la plaque. A moins de trois ans de la fin de votre second quinquennat toujours contesté, les Béninoises et Béninois conscients de ne pouvoir manger à leur faim, cherchent désespérément, juste que mettre sous la dent mais en vain. Et ça, vous le savez certainement à travers les fiches de vos services compétents. Pourtant, vous répétez, haut et fort, que le Bénin va bien. Monsieur le Président de la République, pourquoi vous continuez à vous moquer du Peuple qui vous a choisi pour conduire sa destinée ? Pourquoi au lieu de compatir à sa douleur, vous le poussez, par tous les moyens possibles, à regretter, avec amertume et les larmes aux yeux, son vote de 2016.

Monsieur le Président de la République, des emplois, vous en avez certes créé, mais saviez-vous, que le nombre d’emplois créés, est bien en deçà du nombre d’emplois arbitrairement détruits par des fermetures tous azimuts de sociétés d’Etat et d’entreprises privées. Si vous en doutez, libérez la parole, libérez la presse afin que compte rendu fidèle du quotidien des Béninoises et Béninois, vous soit fait en temps réel et que les fake news prospèrent moins sur les réseaux sociaux.

Vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur le Président de la République, que vos réformes dites salvatrices pour l’école béninoise, l’ont éloigné du bas Peuple et donc de la masse populaire ?  Les photocopies à la perle, exigées de l’apprenant du primaire au supérieur en passant par le secondaire, ont tôt fait d’appauvrir davantage des parents déjà aux abois financièrement. Les études supérieures ne sont plus accessibles à tous mais seulement à la progéniture de ceux et celles qui ont les moyens pour. L’Etat n’a-t-il pas l’obligation de protéger le plus faible. Pour un pays aspirant à un développement majeur, l’école ne doit-elle pas être accessible au grand nombre ? La cantine scolaire ne doit pas être l’apanage de quelques écoles privilégiées mais un bien commun de qualité dont la jouissance est partagée au bénéfice de tous les apprenants des zones rurales et urbaines. Nous ne pouvons passer sous silence la situation lamentable des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) et du traitement salarial des enseignants en général, notamment du non-paiement de leurs droits, arriérés de salaire et autres acquis pour améliorer le quotidien et jouir d’une retraite paisible loin des stress qu’ils vivent actuellement. Monsieur le Président de la République, sans vouloir vous contrarier et chercher à vous contredire, notre pays, le Bénin ne se porte pas bien.

En effet, en dépit de vos réformes au niveau du secteur de la santé, nombre de nos hôpitaux continuent d’être des mouroirs ? Savez-vous que les premiers soins pour les cas urgents et les accidentés dans un état critique ne sont presque plus jamais pris en charge tant que le patient, même mourant, ou soit ses parents, soit ses amis et connaissances ne déposent de l’argent cash ? Le phénomène des malades hospitalisés guéris mais non libérés, faute de paiement des frais de traitement et d’hospitalisation existe toujours dans nos centres hospitaliers. Votre intervention ponctuelle en 2018 n’a pas enrayé le phénomène. Que dire des décès occasionnés par la suppression brutale des subventions de l’Etat pour l’aide et le soutien aux dialysés sur toute l’étendue du territoire national ? C’est un pan important de l’état de la nation, notre nation.

♦️Monsieur le Président de la République, l’autre chantier de taille sur lequel vous étiez attendu, est celui démocratique. Le Bénin à votre accession au pouvoir, à en croire votre prédécesseur, était une « démocratie Nescafé ». Cette démocratie Nescafé, faite de confrontations d’idées et parfois de violentes joutes verbales, vous a tout de même permis, bien que déclaré, entre temps, « persona non grata », puis pardonné par le régime YAYI, de participer librement à l’élection présidentielle, et de l’emporter. Vous en étiez fier, et l’avez publiquement exprimé à la face du monde, une fois reçu à l’Elysée par le Président français François Hollande. Qu’avez-vous fait de cette démocratie Nescafé qui vous a ouvert pacifiquement les portes du Palais de la Marina ?  Exclusion à la chaine de formations politiques et d’acteurs politiques, chasse aveugle aux sorcières, musèlement de toutes véritables voix discordantes, lutte permanente pour l’unicité de la pensée, étouffement systématique de toute velléité d’élever publiquement la voix pour exprimer ses convictions et animer la vie publique, etc.

♦️Aujourd’hui, nous faisons face à des formations politiques sans réelle idéologie, à la solde d’une seule personne, d’une seule institution, le Président de la République, l’omnipotent et l’omniscient.  A telle enseigne que vous seul pouvez bien apprécier, l’orientation idéale pour l’animation de la vie politique et le timing convenable pour débattre des sujets d’intérêt général. Quelle surprise désagréable de vous entendre dire que : « Six (06) mois suffiront pour une pré-campagne électorale devant permettre au Peuple de découvrir et d’apprécier raisonnablement, l’Homme à même d’être le prochain locataire du Palais de la Marina !!! ». Voilà une infime facette, peu reluisante de l’état de la Nation. Bien loin des mirages et des lumières scintillantes qui illuminent les grands carrefours à l’approche des fêtes de fin d’année et de nouvel An, les « fruits semblent loin de tenir la promesse des fleurs ». « Errare humanum est, perseverare diabolicum », « L’erreur est humaine, persévérez dans l’erreur est diabolique ». Vous pouvez encore terminer votre gouvernance en beauté, en prenant les mesures qui s’imposent et en mettant en place les structures nécessaires pour la tenue effective des Assises Nationales Inclusives d’ici la fin du premier trimestre 2024. Tout dépend de vous ! Rien que de vous ! N’hésitez plus !!

Bonne et Heureuse Année 2024, Monsieur le Président de la République. Que la voix de la sagesse et de l’honneur guide vos pas, gestes et initiatives vers le succès et la victoire du Peuple Béninois profondément épris de justice, d’équité et de paix. Que Dieu délivre l’âme du Bénin ! Que Dieu et les Mânes de nos ancêtres bénissent le Bénin et l’Afrique !

 

Cotonou, le 05 Janvier 2024

Ont signé pour :

– Le Parti Démocratique des Peuples d’Afrique- Alliance Patriotique Nouvel Espoir (PDPA-APNE), le Président, Monsieur Rogatien BIAOU ;

– Le Parti Dynamique d’Actions pour le Développement (DAD), le Secrétaire Général, Monsieur Dimitri Sètondji FADONOUGBO ;

– Le Mouvement Dynamique – Alliance des Vaillants Engagés pour la Cause Commune (AVEC), le Coordonnateur National, Monsieur Zul-Kifouli ALI ;

– Le Mouvement Cadre d’Analyses Politiques (CAP), le Président Monsieur Salomon CHABI ;

– Le Mouvement Eveil Jeunesse (MEJ), la Présidente, Madame Raïmath PACHICO ;

– L’Actrice et personnalité politique engagée, Madame Céline Modukpè DOHOU

– L’Acteur et personnalité politique engagé, Monsieur Malick Serge KOUNASSO

– L’Acteur et personnalité politique engagé, Monsieur Irénée Yaovi HOUESSE

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