Dans le cadre de la célébration du quart de siècle de la Fédération béninoise de scrabble (FéBéSc), il a été organisé du 30 au 31 décembre 2023, l’Open international de scrabble classique au Palais des Congrès de Cotonou. Au terme d’une compétition, qui a réuni une trentaine de scrabbleurs dont un Togolais, c’est le Béninois Carnot Octavien Atinmadjègangni qui a été sacré vainqueur. Il a battu en finale (3-2) celui qu’il appelle «coach», Gevron Tchiakpè (525-297 ; 344-482 ; 476-278 ; 304-420 ; 303-431). Dans cet entretien, Carnot Octavien Atinmadjègangni donne ses impressions tout en revenant sur le cliché de la finale. Lisez-plutôt !!!
Vous êtes sacré vainqueur de l’Open international de scrabble du Quart de siècle de la FéBéSc. Quel est votre état d’âme après ce sacre ?
«Beaucoup de joie. Je ne peux même pas l’exprimer. Je crois que mon visage montre déjà combien je suis très content de ce sacre. Longtemps, j’ai voulu être sur un podium de scrabble classique (mieux être champion) mais chaque fois, à un pas du podium, j’échouais. J’ai plusieurs fois rencontré le champion Gevron. Une fois en demi-finale, il m’a éliminé. Pour quelqu’un qui se donne si tant à la chose, j’étais chaque fois frustré parce que je me disais que je fournis énormément d’effort mais in fine, je ne gagne rien. Et déjà, quand je passais les quarts de finale, j’étais déjà très content. Donc, arrivé en finale, ce n’est pas quelque chose à laquelle je m’attendais (même si je n’y suis pas allé en vaincu). Mais là, je suis très content.»
Cette finale s’est jouée au meilleur des cinq manches. Racontez-nous le cliché de cette finale…
«La partie, à chaque fois, a choisi son camp. La première partie était beaucoup plus en faveur de Gevron. La deuxième partie était beaucoup plus à ma faveur. J’ai égalisé puis la troisième partie était beaucoup plus en sa faveur. La quatrième partie, j’ai encore égalisé et c’était en ma faveur. Et à la dernière partie, on peut dire que le jeu a voulu me hisser sur le podium. Parce que, je jouais à un moment et j’ai fait une erreur. Il y a avait un trinôme, REGREAT. J’ai douté. J’ai pensé à DEGREAT. Il avait TERRAGE. J’ai douté aussi. J’ai plutôt validé STERAGE dans ma tête et puis j’envoie le faux mot «regreta» qui doit prendre deux T (REGRETTA). Normalement, le jeu aurait pu me punir mais voilà, mon adversaire n’avait pas de répondant et puis, après je gagne.»
On a longtemps attendu cette phrase, «l’élève qui bat le maître». C’est vrai que l’enseignant ne peut pas empêcher l’élève d’éclore…
«Gevron fait partie des premiers qui m’ont encouragé et qui m’encouragent toujours. C’est mon coach. C’est mon sensei. Il fait partie des rares personnes qui se sont rapprochées de moi dans un moment de désespoir, alors que j’étais attristé par mes performances à un moment donné. Au championnat national de scrabble (CNS), je joue toujours pour être sur le podium mais in fine, je rate le podium. A chaque fois, c’est lui (Gevron) qui m’a dit de persévérer, que ça vient déjà. Mieux, il m’a donné quelques astuces que j’utilise. Je dis, c’est mon coach. Je suis très content que ça soit face à lui que je gagne. C’est une joie doublée.»
Quand on fait la chasse aux titres et finalement on l’obtient de cette manière, qu’est ce qui faut faire désormais ?
«Il faut continuer le travail. Il faut se dire que le succès était juste au bout du tunnel (Dieu et le Scrabble ont voulu me le montrer). Il faut persévérer parce que, pour la petite anecdote, cette compétition, je ne voulais pas la jouer. J’ai mon ami Hermann (Noumonvi) qui a insisté. Il a même mis sur la balance notre amitié. Il m’a dit «si tu ne viens pas, ne me parle plus». Disons, c’est à cause de ça que je suis venu sinon, je me disais que l’année est terminée. Je me concentre pour les CNS à venir en février prochain. Donc là, je suis conscient. Il faut que je persévère quels que soient les déboires, quels que soient les mauvais résultats (plaise à Dieu, il y en aura plus). Il faut que je continue le travail et je suis déjà sur le bon chemin et donc, je dois avancer.»
Propos recueillis et transcrits par : A.F.S.