Maître Renaud Agbodjo enlève sa toge d’avocat pour s’adresser au chef de l’État, Patrice Talon comme son « fils ». C’est au sujet de la détention de Reckya Madougou.

Dans la douleur des 1000 jours déjà passés derrière les barreaux par l’opposante et ancienne ministre de la Justice, son avocat, Maître Agbodjo en tant que fils, supplie le « père » de la nation, à considérer ses relations avec la famille de la détenue, pour agir en faveur de sa libération.

« Je suis Renaud Agbodjo, je vous prie de mettre de côté mon titre d’avocat, je vous prie de mettre de côté mon titre de membre d’un parti politique. Je vous parle en tant que votre fils », c’est en ces termes que Maître Renaud Agbodjo s’est adressé au chef de l’État, au sujet de la détention de sa cliente.  L’avocat de la détenue invite le Chef de l’État à considérer, non pas la personne de Reckya Madougou, mais plutôt Dodi et Kimora, son fils et sa fille « qui pleurent chaque jour » pour savoir si à la fin de l’année, ils verront leur maman. Maître Agbodjo attire l’attention de Patrice Talon sur les qualités de Reckya Madougou, « une femme qui a très bon cœur… une femme qui a des qualités », mais qui a aussi des défauts ». Il ne passe pas sous silence les relations du président de la République avec les parents de Reckya Madougou, dont il a bonne connaissance, notamment son géniteur qu’il nomme affectueusement « Monsieur le Maire »  et avec qui il a œuvré dans le secteur du coton et dont il a participé aux obsèques, en témoigne les photos, ainsi que sa mère qui d’ailleurs chaque fois évoque le nom du chef de l’État dans leurs conversations. « Je sais combien de fois vous aimez cette famille. Je vous en supplie, que la politique et les intérêts du moment ne gâchent pas les relations familiales et fraternelles que vous avez eues avec la famille Madougou », s’est-il adressé au chef de l’État.

Pour Maître Agbodjo, Reckya Madougou serait la personne qui pourrait même mieux servir les intérêts du chef de l’État à la fin de ses deux mandats constitutionnels, n’ayant pas de ressentiment. « Tous ceux qui vous la présentent comme une femme vindicative vous trompent. Ils le disent parce qu’ils ont des intérêts à court et moyen termes. Ils redoutent sa libération parce qu’ils ont des intérêts en 2026 », fait savoir l’avocat. Car à l’en croire, c’est même au chef de l’État qu’ils finiront par porter la charge du long séjour de Reckya Madougou en prison.

En tant que fils, Renaud Agbodjo souhaite même que le président de la République aille rendre visite à dame Madougou en prison, pour constater les conditions dans lesquelles elle vit. « Vous pouvez le faire. Vous pouvez discuter directement avec elle, sans intermédiaire, elle vous dira des choses qu’elle n’est pas prête à me dire à moi. Si elle doit présenter des excuses, elle vous le dira Monsieur le Président », a suggéré le praticien du droit.

 Thomas AZANMASSO

 

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