Dans une opinion rendue publique après la rencontre, il y a quelques jours entre le chef de l’État et la délégation du parti Les Démocrates, le député de l’opposition Midofi Antonin Hounga invite Patrice Talon à aller plus loin dans le processus de décrispation politique et de renforcement du vivre ensemble dans le pays. Il fait allusion à son refus de faire libérer l’ancienne ministre Reckya Madougou et Joël Aivo.

 

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À propos de Reckya Madougou, Joël Aivo et des exilés, je reste convaincu que le président Patrice Talon n’a pas encore dit son dernier mot.

Dans la soirée du lundi 27 novembre 2023, une délégation des hauts responsables du parti d’opposition Les Démocrates conduite par son président Yayi Boni_à qui je rends un grand hommage_ a échangé avec le président de la République, Patrice Talon, à la présidence de la République, sur des sujets majeurs qui fâchent.

Qu’il me soit permis de saluer d’entrée l’endurance et la détermination des deux parties pour ce tour d’horizon qui, selon les échos, a duré près de quatre (4) heures.

Au-delà de la forme sur laquelle je ne voudrais pas opiner ici, cette séance n’aura pas été vaine. Il la fallait puisqu’à l’arrivée, nos jeunes frères, bras valides, étudiants, élèves et autres, incarcérés depuis des années dans le cadre des élections sous le régime de la Rupture, pourront très bientôt recouvrer leur liberté. C’est un petit pas, et aussitôt après ces échanges, le peuple béninois consulte constamment son horloge par rapport à cet engagement pris par le premier magistrat qui, devant micros et caméras, a instruit à cet effet son ministre de la justice pour les diligences.

Par contre, la grosse déception chez la plupart des Béninois, et qui davantage classe en baisse le président Talon dans l’opinion, c’est son refus catégorique sur les cas des opposants Reckya Madougou, Joël Aivo également en prison et d’autres compatriotes en exil. Malgré le pardon de son prédécesseur et aîné, le chef de l’État a dit niet pour une grâce présidentielle et une amnistie, soutenant que le pardon peut être parfois une faute.

Avec beaucoup de recul, et en revisitant l’histoire politique récente du Bénin qui nous enseigne que le président Patrice Talon alors opérateur économique en exil, est un exemple vivant du pardon dont il a bénéficié du président Yayi Boni, je reste convaincu qu’il n’a pas encore dit son dernier mot sur ces personnalités en prison et en exil.

D’ici la lisière de 2026, puissent Dieu et les manes de nos ancêtres, témoins par deux fois des serments de prise de pouvoir du chef de l’État, toucher son cœur pour qu’il avise à nouveau sur ces dossiers dans le sens voulu par la majorité des populations, du Sud au Nord. Ce faisant, il aura aidé ses soutiens, proches collaborateurs et élus, qui ne sont pas moins concernés par ces sujets politico judiciaires, à s’ôter une grosse épine des pieds.

Autrement dit, Monsieur le président de la République, qu’ils soient ministres, députés, maires ou conseillers à la base, vos soutiens du Bloc Républicain ou de l’Union progressiste Le Renouveau, s’ils doivent être honnêtes avec vous, reçoivent autant de pression de leurs mandants et proches parents pour les cas Reckya Madougou, Joël Aivo, Sébastien Ajavon, Komi Koutché, Léhady Soglo, Valentin Djènontin et consorts. Ce n’est donc pas une affaire du parti Les Démocrates uniquement.

Allons donc plus loin dans ce processus de décrispation politique et de renforcement du vivre ensemble dans notre cher pays, le Bénin.

 

 Honorable Midofi Antonin HOUNGA

 Député à l’Assemblée nationale, membre du parti Les Démocrates.

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