En déposant une proposition de loi au Parlement pour faire libérer détenus et exilés politiques, le parti ‘’Les Démocrates’’ espère relever ce défi qui s’est imposé à lui depuis les législatives de 2019 et la Présidentielle de 2021. Seulement, avec les commentaires contraignants de Patrice Talon sur le sujet lors de son tête-à-tête avec ce parti, cette perspective a toutes les chances de faire long feu.

De l’optimisme béat au doute cartésien ? Tout à l’air ! En effet, alors qu’ils ont toujours demandé la libération des détenus politiques et le retour des exilés, le parti ‘’Les Démocrates’’ a finalement matérialisé ce vœu.

Ceci, en déposant au Parlement une proposition de loi d’amnistie qui est déjà sur la table de la Commission des lois. Espérant que ce déclic pourrait faire bouger les lignes, le parti dit même compter sur les députés de la Mouvance pour faire aboutir ce projet. Puisque minoritaire au parlement à raison de 28 sur 109 députés, ils n’ont pas à cet effet, autre alternative que de rallier à cette cause, leurs collègues d’en face. Même si certains d’entre eux se montrent déjà dédaigneux quant à cette alternative, la majorité demeure en attendant l’examen de cette proposition de loi, taiseuse. Seulement, la lueur d’espoir dont fait cas le parti jusqu’ici risque de disparaître. La rencontre avec Patrice Talon ce lundi 27 novembre au Palais de la Marina en est la cause.

Car, lors de ce tête-à-tête entre la délégation du parti conduite par son Président, Boni Yayi, et Patrice Talon, le sujet a été abordé. Et, Patrice Talon n’a pas été tendre. S’il a été réceptif quant à certains prisonniers politiques, il n’a tout de même pas soutenu une quelconque initiative d’amnistie, encore moins de grâce présidentielle qui n’est même pas un impératif pour lui. Opposant tout refus de conditions atténuantes aux exilés politiques, Patrice Talon a été on ne peut plus clair pour l’opposante Reckya Madougou. « Monsieur le Président Boni Yayi, je vous ai déjà dit que je ne compte pas gracier Reckya Madougou. Si les acteurs politiques ne doivent pas rendre compte de leurs acte, ce n’est pas bien. Laissons un code à la République. Parfois le pardon peut être une faute », a-t-il répondu suite aux insistances de Boni Yayi.

Sachant que Reckya Madougou est la revendication majeure de cette démarche, la position du chef de l’État n’est pas, par ricochet de nature à arranger les choses au Parlement. Même si Patrice Talon dit laisser le choix aux députés de parler d’amnistie entre eux, il est évident que sa posture influencera l’attitude des parlementaires de la mouvance. Déjà qu’ils lui vouent un soutien inconditionnel, ne pas aller dans le sens de ses pensées et désirs pourrait être vu comme un acte de trahison. L’opposition ainsi refroidie ne devrait donc pas s’étonner compte tenu du point de vue Chef de l’État, de voir sa proposition de loi balayée de revers. Sauf miracle.

 

J.G

 

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