Comme annoncée, la rencontre entre Patrice Talon et le parti d’opposition Les Démocrates a eu lieu hier, lundi 27 novembre 2023, au Palais de la Marina. Pour la circonstance, le président du parti Les Démocrates, l’ancien chef de l’Etat Thomas Boni Yayi avait à ses côtés Eric Houndété, Nourenou Atchadé et Basile Ahossi. Après un tête-à-tête entre Patrice Talon et son prédécesseur, la discussion est élargie aux autres membres de la délégation.

 

Le chef de l’Etat avait également convié aux échanges le Garde des sceaux, Yvon Détchénou, le ministre de l’Intérieur Alassane Séidou et le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji. Comme l’indiquait l’invitation adressée au président du parti Les Démocrates, les discussions ont tournée autour du processus électoral de 2026. D’entrée, l’ancien chef de l’Etat a donné le ton. « On ne peut pas aller aux élections de 2026 avec le statut quo. Il faut trouver des solutions ; il faut trouver un consensus. », a laissé entendre Boni Yayi, rapporté par Bip Radio. « Il faut qu’on vide cette question d’inclusivité. Ayons le courage d’y trouver une solution.

Si ça marche on dira que c’est vous ; si ça tourne mal, on dira encore que c’est vous » a poursuivi le président du plus grand parti d’opposition. Et c’est sur ce point précis que le principal gain de la rencontre a été obtenu. Le chef de l’Etat a donné son accord pour l’audit de la Liste électorale afin que les anomalies soient corrigées. « Le président Patrice Talon a lui-même reconnu que le système a buggé, ce qui a fait que certaines personnes se sont retrouvées ailleurs loin de leur lieu de vote habituel », a laissé entendre Eric Houndété, à la Conférence de presse qui a suivi.

Lueur d’espoir pour les étudiants incarcérés

La question de la Liste électorale vidée, le parti Les Démocrates peut enfin aborder ses doléances par rapport aux opposants en prison et en exil, de même que la libération des étudiants incarcérés dans le cadre des violences post-électorales. Le chef de l’Etat a été réceptif quant à la situation des 82 étudiants. Ce sera la deuxième avancée de cette rencontre. Faisant le point, lors de la conférence de presse donnée par le parti Les Démocrates, le 1er vice-président Eric Houndété a affirmé que le président de la République a donné séance tenante les instructions au ministre de la justice afin d’accélérer les dossiers pour une libération rapide et effective des jeunes.

Opposants en prison et en exil ; Talon catégorique !

La question attendue par tout le peuple béninois, la libération des opposants Reckya Madougou, Joël Aïvo… de même que le retour des exilés n’a pas trouvé un écho favorable auprès de Patrice Talon. C’est le président Boni Yayi même qui a conduit le plaidoyer. « Il est difficile de parler de paix sans parler de nos compatriotes en prison. Ceux qui sont en exil aussi. Vidons cette question (..) je demande pardon pour Reckya Madougou. Comprenez le sens de mon pardon… », a demandé Boni Yayi. Mais le chef de l’Etat a été catégorique. « Monsieur le Président Boni Yayi, je vous ai déjà dit que je ne compte pas gracier Reckya Madougou», a lancé Patrice Talon rapporté par Bip Radio. Pour le chef de l’Etat, parfois, le pardon peut être une faute. « Si les acteurs politiques ne doivent pas rendre compte de leurs actes, ce n’est pas bien », laisse-t-il entendre. Pour le 1er vice-président du parti Les Démocrates, c’était comme un coup de couteau dans les côtes. « En tant que responsable du parti les démocrates nous devons continuer le combat. Nous avons déposé une loi sur l’amnistie, sur laquelle nous devons compter avec nos collègues de la mouvance présidentielle. Cela y va dans l’intérêt général de la nation. L’exclusion a été la cause de tout ce que nous vivons aujourd’hui, donc, c’est ensemble que nous devons trouver une solution », a laissé entendre Eric Houndété, faisant le point de la rencontre.

 

 

 

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