Quel sort sera réservé à la proposition de loi portant amnistie et/ou abandon des poursuites judiciaires au profit des personnalités politiques de l’opposition en prison ou en exil, des étudiants et autres arrêtés dans le cadre élections exclusives de 2019 et 2021 ? depuis qu’il est été annoncé que le sujet sera à l’ordre du jour lors de la session ordinaire en cours à l’Assemblée nationale, les députés de la majorité parlementaire sont sur la braise. Ils ont contre eux, l’opinion publique qui veut bien savoir quel comportement ils adopteront face à cette proposition de loi déposée par le parti d’opposition Les Démocrates. Quels arguments seront les leurs pour bloquer une telle proposition de loi qui rentre dans le cadre de l’apaisement de la tension politique née de l’exclusion de l’opposition aux législatives de 2019 et la Présidentielle de 2021 ?

 

Si la mauvaise gestion de la filière soja a contribué au vote sanction infligé aux partis de la majorité présidentielle, notamment dans la partie septentrionale, lors des législatives de 2023, le sort de Reckya Madougou, Joël Aïvo, des étudiants, de même que le maintien en exil de certaines figures de la politique béninoise seront déterminants lors de la campagne pour les élections générales de 2026. Et ça, les députés de la mouvance le savent. Qu’iront-ils dire aux populations si la proposition de loi d’amnistie n’a pas connu un aboutissement heureux d’ici 2026 ? Que la proposition soit bloquée en Commission, ou qu’ils votent contre en plénière, ils seront les seuls comptables du pourrissement de la situation devant leurs mandants. Alors, ils cherchent des subterfuges pour préparer l’opinion à leur probable refus d’étudier en plénière la proposition de loi d’amnistie ou même voter contre. On s’attarde sur la forme, on accuse les députés Démocrates de ne pas associer en amont les députés de la majorité parlementaire, on les accuse d’adopter chaque fois des positions contraires à celles des députés de la mouvance.

Des arguments qui, quoi qu’on dise, ne mettent pas en cause le fond du problème et qui ne peuvent justifier, un probable refus de voter l’amnistie. Les députés de l’opposition peuvent se targuer d’avoir tout fait pour obtenir la libération de Reckya Madougou et consorts. Aux députés de la mouvance, on demandera ce qu’ils ont fait en son temps ?  La seule option pour eux d’échapper aux critiques, c’est de voter la proposition d’amnistie. Ils en tireront à coup sûr, tout comme Les Démocrates, un gain politique en 2026.

 

M.M

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