Trois universités béninoises sont bénéficiaires de la 2ème édition du Programme “Partenariats avec l’enseignement supérieur africain“. Ceci, à travers trois partenariats académiques officiellement lancés mardi, 14 novembre 2023 à l’Institut français de Cotonou. Fruit de la coopération franco-béninoise, lesdits partenariats permettront de renforcer l’enseignement supérieur au Bénin. Notons que l’Institut de recherche pour le développement (Ird) a contribué, en sa qualité de partenaire scientifique, à la conception des partenariats académiques…
Trois nouveaux partenariats académiques entre le Bénin et la France viennent d’être lancés dans le cadre du Programme “Partenariats avec l’enseignement supérieur africain (PEA)“. Une initiative qui implique trois (03) universités béninoises et dix (10) établissements d’enseignement supérieur français. Une opportunité unique de rejoindre le réseau de formations partenariales dispensées de la Licence au Doctorat. Renforcer l’enseignement supérieur au Bénin en priorisant l’insertion professionnelle et l’entrepreneuriat des étudiants dans des secteurs stratégiques pour le pays et de contribuer au rayonnement national, régional et international des établissements partenaires.
Tel est l’objectif visé à travers lesdits partenariats, partie intégrante du PEA, un programme financé par l’Agence française de développement (AFD) et mis en œuvre par l’Agence nationale de recherche (Anr) de la France et Campus France avec le soutien du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères, du ministère français de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il est donc question de doubler le nombre de partenariats entre établissements d’enseignement supérieur africains et français. Le programme ambitionne de former des acteurs multiculturels capables d’inventer ensemble les solutions pour un développement durable. A en croire André Garcia, Directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (Ird) et de l’Unité mixte de recherche mère d’enfant en milieu tropical (Merit), le programme se veut un appel d’offres destiné aux universités. Selon le médecin-épidémiologiste, l’Ird, en sa qualité de partenaire scientifique a contribué à l’élaboration des partenariats académiques, la conceptualisation notamment dans le domaine de la Génétique humaine sans oublier les maquettes d’enseignement. L’Ird reste donc associé à la mise en œuvre desdits partenariats à travers des enseignements, des encadrements de recherche etc.
Dans son intervention, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Eléonore Yayi s’est réjouie de l’effectivité des partenariats académiques avant de laisser entendre que des huit (08) projets destinés à cinq (05) pays africains, le Bénin en a obtenu trois (03). Toute chose qui témoigne, selon ses dires, de l’efficacité des universités béninoises. Pour l’Ambassadeur de la France au Bénin, Marc Vizy, ces partenariats visent à contribuer au rayonnement national, régional et international des établissements partenaires à travers la formation des acteurs multiculturels capables d’inventer ensemble les solutions pour un développement durable.
« Par Inspire-Uac, nous aspirons à devenir un centre d’excellence reconnu contribuant activement à la résolution des défis complexes auxquels la communauté mondiale est confrontée en matière de santé publique. La concrétisation de ce projet est le résultat de la coopération entre nos institutions. Inspire-Uac implique donc une collaboration étroite entre spécialistes de plusieurs disciplines avec une vision commune de former ensemble des acteurs de la santé publique de demain », a expliqué Félicien Avlessi, Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi.
Evoquant l’importance du projet « Professionnalisation et renforcement de la formation à la Faculté d’agronomie de l’Université de Parakou pour les systèmes de production durable à base de Coton » (Profesyc), le recteur de l’Université de Parakou a fait savoir que l’initiative vise à renforcer l’expertise béninoise sur l’ensemble de la chaîne des valeurs coton. A l’en croire, Profesyc se veut un projet stratégique qui fait des liens étroits entre la filière coton et de nombreux autres secteurs économiques. ”Ce projet est donc conçu pour faciliter l’employabilité des diplômés à travers des formations en phase avec les attentes du secteur. Profesyc vient donc consolider une dynamique vertueuse déjà enclenchée par des partenaires béninois“, a-t-il ajouté.
Bénéficiaire du projet Ingénierie de la construction et de l’aménagement du territoire (Icat), l’Université nationale des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (Unstim) entend jouer un rôle prépondérant dans la marche vers le développement durable. “Avec ce projet, nous allons booster d’autres formations. Il permettra à l’Unstim de jouer pleinement son rôle en ce qui concerne les Btp, l’architecture, la géomatique, le génie civil, le froid et climatisation… Ce projet permettra d’avoir des constructions de grand standing avec l’utilisation des matériaux locaux. C’est un projet inter pluridisciplinaire qui regroupe beaucoup de compétences », a martelé le recteur de l’Unstim.
Pour le Directeur de l’Anr, le présent programme vient en appui au système éducatif africain tout en s’appuyant sur le savoir-faire bien établi des enseignants-chercheurs. Il s’est, par ailleurs, dit convaincu que le savoir-faire collaboratif pourrait être utile et efficace pour construire un partenariat solide et durable. Du représentant du ministère de la santé à celui du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, tous ont témoigné de la pertinence du programme et de l’impact sur le développement durable. Un programme qui, selon le représentant du ministre de la santé, laisse transparaître un engagement à renforcer la recherche, l’enseignement et la formation dans plusieurs domaines dont la santé publique.
Quid des trois partenariats académiques…
Porté par l’Université nationale des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (Unstim) du Bénin et l’Université Le Havre Normandie en partenariat avec CY Cergy Paris Université (CYU), l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Rouen Normandie, l’INSA Rennes et le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM),, le projet ICAT « Ingénierie de la construction et de l’aménagement du territoire » vise à structurer deux filières de formations (L/M/D) avec 650 étudiants, autour de la construction durable et de l’aménagement des villes et territoires et à lancer une plateforme numérique partenariale pour promouvoir les filières et les métiers en favorisant les relations avec les professionnels.
Quant au projet INSPIRE-UAC « Innovation santé publique internationale recherche enseignement – Université d’Abomey- Calavi » porté par l’Université d’Abomey Calavi et l’Université de Limoges aux côtés de l’Université Paris Cité, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), il a pour ambition d’harmoniser et de renforcer l’offre de formation en santé publique à tous les niveaux de la filière, de la licence au doctorat, par la création de trois diplômes en partenariat international en master, l‘augmentation des co-tutelles en doctorat, la création d’un parcours d’excellence one-health et d’un centre d’excellence.
La mise en œuvre du projet PreFoSyc « Professionnalisation et renforcement de la formation à la Faculté d’agronomie de l’Université de Parakou pour les systèmes de production durable à base de Coton », porté par l’Université de Parakou et l’Ecole supérieure d’agro-développement international (ISTOM) aux côtés du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) devra permettre de former des cadres et à soutenir les entrepreneurs des filières associées au secteur du coton en structurant deux formations de niveau master, des formations de niveau doctoral et continues en vue de soutenir l’adaptation des salariés du secteur aux nouveaux enjeux de production et de transition.
A.B