La campagne de commercialisation du coton graine pour le compte de l’année 2023-2024 est lancée. Pour cette campagne, les acteurs envisagent une production de 550 000 tommes, bien en deçà des 705 000 tonnes pour la campagne écoulée. Les causes de cette contre-performance sont nombreuses. Aux dires du ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui, les acteurs ont pointé du doigt l’invasion des champs par des insectes ravageurs, les problèmes climatiques, la non maîtrise du nouvel engrais SSP par les cotonculteurs. Mais la cause majeure, c’est la faible implication de certains producteurs qui ont manifesté leur mécontentement quant à la gestion faite par le gouvernement de la filière. Ils avaient même menacé de boycotter la production cotonnière.

 

Certes, ce sont des causes valables. Mais il y en a une sur laquelle, le gouvernement, en l’occurrence le ministre de l’Agriculture s’est tu, peut-être de bonne foi ou parce qu’il sait que c’était inévitable que la production baisse. Il s’agit de la promotion de la diversité culturelle. Plusieurs fois, lors des rencontres entre les producteurs, le ministre Gaston Dossouhoui, le chef de l’Etat ou d’autres membres du gouvernement, les producteurs sont encouragés à ne pas s’adonner à une seule culture.  « On ne peut encourager la monoculture, car elle est dangereuse. La monoculture est un cancer pour la productivité et détruit les sols. Il est indispensable de faire de la rotation culturale », conseillait le ministre Gaston Dossouhoui, lors d’une rencontre avec les producteurs du coton, du soja, et autres. L’idée n’est pas mauvaise. Mais l’adage dit trop embrasse, mal étreint. On ne peut encourager une rotation des cultures et s’attendre en même temps que le Bénin réalise le même score de production que l’année écoulée ou même plus.

Ce n’est pas possible. Cette exhortation à la diversité, ajoutée à la mauvaise gestion de la filière coton, qui ne satisfait pas certains cotonculteurs, est certainement à la base de la surproduction du soja, bien au-delà des capacités des usines de la Zone industrielle de Glo-Djigbé. Mais là encore, les producteurs sont empêchés d’aller vendre le surplus de production au Togo voisin. On ne peut viser la première place en Afrique dans une filière donnée et en même temps demander aux producteurs de ne pas se consacrer à une seule filière, même si c’est ce qui est bénéfique pour le sol. Les terres cultivables sont les mêmes. Aucune superficie ne s’est rajoutée. C’est sur cette même superficie que les producteurs se consacraient exclusivement à la culture du coton. S’ils doivent laisser par saison le coton pour autre culture vivrière, ou faire diverses cultures sur la même superficie, il est évident que la production du coton baisse de volume.

M.M

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