Le Bénin engage la numérisation des procédures de gestion du fret routier. Il a été conçu, dans ce cadre, sur financement de l’Agence belge de développement (Enabel), la plateforme Système électronique de Gestion du Fret Routier du Bénin (SYGFR-Bénin) dont le premier module, Gestion de l’offre de transport, a été lancé hier, mardi 14 novembre 2023, à la Chambre de commerce et d’industrie de Cotonou.
La gestion du fret routier ne présente pas un tableau reluisant. Plusieurs maux minent le secteur. Aujourd’hui, le fret est dans les mains des importateurs bailleurs de fret, des intermédiaires et des courtiers en transport. Les textes en matière de transport et quotas de répartition ne sont pas respectés, ni les tarifs de transport, aux dire du président de la faîtière des transporteurs routiers de marchandises.
Dans son mot de bienvenue, le Directeur général de l’Agence nationale des transports terrestres (ANaTT), Richard Dada a souligné que la gestion efficace du fret routier a toujours été une préoccupation du gouvernement du Bénin. La mise en place d’un Système électronique de gestion du fret routier du Bénin (SYGFR-Bénin) vient permettre à l’ANaTT de jouer convenablement son rôle de facilitateur pour l’activité de transport routier et de répondre aux besoins des usagers. Selon lui, le nouveau système apporte la visibilité et la transparence sur la gestion quotidienne du registre des transporteurs et des autres acteurs. Il permet aux différentes parties impliquées de disposer d’une interface de suivi en temps réel des conditions de toutes les activités de transport routier spécifiquement les marchandises. Il comprend trois modules dont La Gestion de l’offre de transport. Elle vise l’enrôlement des acteurs de transport, la délivrance des autorisations et cartes de transport.
Pour Alihassan Baboni, président de la faîtière des transporteurs routiers de marchandises du Bénin, un outil de gestion d’un secteur d’activité n’est efficace que s’il prend en compte l’intérêt et les préoccupations des acteurs. Il a remercié Enabel pour avoir associé toutes les parties prenantes à toutes les phases de conception de l’outil, de même que des formations sur l’utilisation et l’appropriation des fonctionnalités de la solution. Il souhaite que les observations pertinentes faites soient toutes utiles.
Environ 290 millions FCFA investis par Enabel
L’initiative a bénéficié de l’appui du Royaume du Belgique à travers l’Agence belge de développement (Enabel) qui a financé la mise en œuvre de la plateforme SYGFR. Pour le représentant de l’Ambassade de Belgique au Bénin, Martin Deroover, l’intervention d’Enabel, à travers le Projet d’Appui au développement du Secteur para Portuaire (PASPort) impacte tous les maillons de la chaîne logistique portuaire, de la sûreté maritime à la livraison de la marchandise au client final. « La présente solution digitale que la Belgique a financé à hauteur d’environ 290 millions FCFA, révolutionnera, l’organisation de l’acheminement des marchandises au Port de Cotonou pour les importateurs et contribuera à l’amélioration de la compétitivité du Port », a-t-il laissé entendre.
Représentant le ministre du cadre de vie et des transports, le Directeur des transports terrestres aériens, Jacques Ayadji souhaite que l’outil aille au-delà, afin de voir comment le fret part du Port jusqu’au client final.
Une remise symbolique d’autorisation d’accès au métier de transporteur routier et la visite de stands ont mis fin au lancement.
