La talentueuse artiste béninoise, Marie Hermine Akpan alias Somissou, intègre avec brio le riche patrimoine culturel de son pays et de sa région natale du Dahomey, avec diverses influences et tendances telles que l’afrobeats, le blues, le funk et le jazz, qui forgent son identité musicale. Cette variété de genres musicaux apporte de la profondeur et de l’originalité à sa musique.

 

En marge de la 6e édition des Rencontres Musicales Africaines (REMA) à Ouagadougou (Burkina Faso), où elle s’est produite sur la scène des showcases, Somissou s’est confiée à Music In Africa sur sa carrière et son actualité.

 

Bonjour Somissou ; vous vous revendiquez de l’afrofunk, et on sent également une touche d’afrobeats dans votre musique. Il y a également le gospel qui a marqué vos débuts. Pourriez-vous nous parler de votre parcours musical et des influences qui ont façonné votre style unique en tant que chanteuse béninoise ?

[Rire], en effet, je me revendique de l’afro-funk, mais aussi du tradi-béninois. Étant née et ayant grandi en Côte d’Ivoire, diverses influences et expériences ont contribué à forger ma voix et mon style.

J’ai embrassé la musique en l’an 2000 en rejoignant une chorale, et j’ai aussi fait mes griffes dans les cabarets en interprétant des artistes tels que Tina Turner, Aretha Franklin et beaucoup de rock, ce qui explique l’énergie et l’endurance que je déploie sur scène.

Au-delà de cela, je puise mon inspiration et trouve refuge dans la musique traditionnelle du Bénin en me ressourçant auprès des griots de mon village, qui m’ont enseigné les techniques de chant endogène ainsi que les comportements qui y sont associés. On m’appelle « Na » en dahoméen, ce qui signifie « femme du roi ».

Valoriser la musique de ma région est d’une importance primordiale pour moi. Je suis ouverte au monde, mais je puise ma force dans mes racines dans mes traditions, et le public le ressent.

 

Les REMA explorent à travers leurs panels, des sujets importants liés à la structuration et la professionnalisation des acteurs de l’industrie musicale du continent. Quelles sont vos attentes et les émotions qui vous animent après votre performance à ce grand rendez-vous ?

J’applaudis le professionnalisme des organisateurs du REMA, qui ont su créer un climat propice à l’échange. Ce n’est pas simplement un festival, mais un marché de l’industrie musicale pour toute l’Afrique ; il ne se limite plus au Burkina Faso aujourd’hui.

Lorsque je me produis sur la scène des REMA, je sais que je suis vue par la Côte d’Ivoire, le Togo, le Mali, ainsi que par de nombreux autres pays africains, ainsi que par nos compatriotes de la diaspora.

Les REMA sont devenus un moment de partage à bien des égards. Le thème phare de cette édition, Découvrabilité et diversité, incarne cet esprit de partage. C’est un moment où l’on se découvre mutuellement.

Comment percevez-vous votre rôle en tant qu’artiste?

La scène au Bénin est diversifiée, et je me positionne comme porte-parole de ma société. En interprétant le répertoire de la zene, la musique traditionnelle du Dahomey, je m’efforce de brasser les rythmiques et les instruments harmoniques de chez nous.

Je considère que c’est mon devoir de promouvoir la culture de mon pays et de porter ses couleurs. Je chante dans ma langue, mais j’explique en français ou en anglais pour transmettre des messages.

Votre musique est un puissant moyen de transmettre des messages et de créer des liens avec votre public. Comment pensez-vous que la musique peut favoriser la cohésion sociale et encourager des discussions constructives sur les enjeux de notre époque, en particulier en ce qui concerne les droits des femmes ?

C’est avec plaisir que je m’identifie souvent à une amazone du Dahomey, ce qui souligne l’importance de mon héritage culturel et de l’image du women empowerment dans ma culture.

Je suis consciente que la musique peut être un puissant catalyseur pour la cohésion sociale et la promotion de discussions constructives sur les enjeux liés aux droits des femmes. C’est dans ce contexte que j’ai initié le projet Woman Wake Up for Your Rights, pour sensibiliser, informer, inspirer, mobiliser et changer les mentalités, et contribuer ainsi à l’avancement de la cause des droits des femmes au Bénin.

Des projets futurs ?

Ma carrière professionnelle est encore jeune : 5 ans, 5 singles dont 4 avec des clips. Je me concentre pour le futur, sur la sortie et la promotion de mon prochain album et je reste très ouverte pour de nouvelles collaborations musicales afin d’apporter de nouvelles perspectives à ma carrière. Bien évidement, je demeure très engagée dans les projets communautaires.

Muscinafrica

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