Ils sont incontestablement les deux meilleurs footballeurs de ce siècle. Le Portugais Cristiano Ronaldo et l’Argentin Lionel Messi continuent d’alimenter les passions à chaque apparition sur le rectangle vert, ou quand l’un ou l’autre reçoit une distinction. Mais plutôt que de s’enliser dans les querelles de qui est meilleur que l’autre, Reckya Madougou invite plutôt ses Amazoniens à tirer des enseignements de leur pratique du football. Pour l’opposante en prison, la ténacité et la témérité de Ronaldo, l’éloquence et la technicité dans la discrétion de Messi doivent servir de modèle de réussite pour chacun, quelles que soient les conditions qu’on traverse.
Voici les réflexions qu’elle partage avec nous sur ces deux mastodontes du football, depuis son lieu de détention.
LES ENSEIGNEMENTS HISTORIQUES DE MESSI ET RONALDO
Chers amazoniens, qu’avez-vous retenu comme leçons de réussite ou de vie chez l’un et l’autre ?
Ah, quel moment retentissant enveloppe ces murs confinants ! Liberté rétrécie mais esprit libre, je me délecte, le cœur haletant, des souvenirs de deux astres du cuir rond : L’homme reconnaissable à sa pomme d’Adam et son concurrent au jeu élégant.
Vous l’aurez deviné, je songe à Ronaldo et Messi.
Etrange, n’est-ce pas ? Qu’en ces lieux de torture, nos idées voyagent. Oui corps enchaîné n’a point pour synonyme cœur enchaîné.
Je repense parfois au ballon rond quand fusent les hourra collectifs de mes copensionnaires masculins depuis leurs bâtiments. Eux qui, fort heureusement, ont le privilège de voir leurs droits à l’information et au divertissement respectés. Ce qui leur permet d’avoir accès à l’audiovisuel et aux retransmissions des matchs.
A chaque « Owééé owé owé owé, ooowéé ooowéé » qu’ils chatonnent de leurs voix roques, moi dans mon isolement inexplicable, je laisse courir librement mon imaginaire. Selon le cri scandé, je me construis mon film du match en m’imaginant soit un penalty injustement sifflé ou l’accélération d’un footballeur rivalisant quelques secondes avec le record du légendaire sprinteur Usain Bolt.
Tantôt je soupçonne un ballon logé avec maestria dans le but de l’adversaire. Il m’arrive également de subodorer un ratage impardonnable lorsque les « tchips », sérénades et autres cris désagréables parviennent à mes tympans. Je me dis en ce moment-là qu’ils vocifèrent sur un pauvre gardien de but par qui le malheur a rendu visite à l’équipe qu’ils supportent.
Euuuh, les bonhommes doivent être entrain de s’expliquer comment « con » n’a pas usé de son privilège de pouvoir utiliser toutes les parties du corps dans la surface de réparation pour contrer l’adversaire, contrairement aux joueurs de champ.
Ah les hommes savent opérer la magie dans l’art de pratiquer le foot depuis leur lit. Passes, dribbles, jeux de jambes et de tête, coup franc, cartons rouges, VAR…tout y passe.
En vérité, nos passions, qu’elles s’expriment à travers le football, le tennis que j’affectionne tout particulièrement et que je pratiquais ou d’autres arts, transcendent les cloisons les plus épaisses et invisibilisent les entraves. Elles offrent des escapades où les murs chancellent, dévoilant des arènes inexplorées. Dans ce registre, les défaites de notre équipe nationale dont on m’a fait part me questionnent.
Revenons à notre sujet du jour. Le souffle de deux géants, autrefois maîtres des vents et des marées footballistiques — Messi et Ronaldo — s’est apaisé, dormant sous le voile soyeux de la mémoire collective. Les aires du Camp Nou et du Bernabéu, jadis théâtres de leurs prouesses, murmurent une interrogation lancinante à nous, fervents disciples du ballon : que nous ont-ils légué ?
Des années durant, ces deux titanides du football ont crevé le plafond de verre en dépassant le simple tissu de leurs maillots, enracinant leur art dans l’âme d’une humanité en admiration. Leurs démarches, des leçons ; chaque but, une lyrique qui résonne dans l’éternité des cœurs. Leur crépuscule, bien que teinté de mélancolie, annonce une génération nouvelle. Mais pas que ça !
Leur héritage, gravé bien au-delà des frontières du gazon, demeure impérissable.
La ténacité téméraire de Ronaldo, sa faculté de transformer chaque échec en marchepied vers les sommets, susurre que la déroule n’est qu’un prélude à des triomphes à venir. Messi par sa discrétion teigneuse et sa maîtrise envoûtant du ballon, nous chuchote que l’éloquence peut résider dans l’art silencieux de l’excellence, loin du tumulte des fanfaronnades. Je vous invite à méditer sur ces deux enseignements de réussite que nous ont servis ces mastodontes sacrés.
Chers aficionados, que la ferveur et l’amour du beau jeu survivent, car le football est moins une affaire de noms que d’instants inoubliables, éternellement gravés dans le sanctuaire de nos cœurs.
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