(Talon-Homéky : et après ?)

 Du 09 au 17 septembre 2023, soit une dizaine de jours de pur régal, et le 50ème mondial de pétanque qui s’est déroulé sur les belles installations du boulodrome inédit à la place de l’Amazone à Cotonou, est déjà rangé dans les annales des sports. A ce rendez-vous planétaire qui a mobilisé une quarantaine de pays de divers continents, les Guépards et Amazones qui ont défendu le drapeau du béninois ont séduit par leur parcours.

 

Depuis les tribunes où ils se trouvaient, aussi bien le chef de l’Etat, Patrice Talon que le ministre des sports, Oswald Homéky qui ont fait le déplacement, ont eu la chance de vivre en partie des moments magiques induits par les belles prestations des ‘’ambassadeurs’’ béninois (hommes comme dames). Au terme de ce 50ème championnat du monde de pétanque,  les boulistes béninois s’en sortent avec une  médaille or en Doublette Mixte (Laïma Sambo/Marcel Gbétablé) et deux médailles en argent dont une dans la catégorie Doublette Hommes, avec Marcel Gbétablé et Marcel Bio puis une au niveau de la Coupe des Nations de ce Mondial grâce à Marcel Bio, Marcel Gbétablé, Emmanuel Agonkan et Moustaïn Adéniyi. En somme, le Bénin décroche un titre de champion et deux titres de vice-champions. Aussi, lors de la première phase des championnats, toutes les équipes du Bénin ont atteint les huitièmes de finales.

C’est une performance. Les athlètes de la sélection nationale n’ont donc pas fait piètre figure. Malheureusement, aussitôt les projecteurs se sont éteints sur cette grande compétition, aussitôt les joueurs béninois sont rangés aux oubliettes, est-on tenté de dire. Plus d’animation outre mesure dans la ville pour célébrer et encourager leurs prestations, le ministre Oswald Homéky qui a vécu de moments intenses de joie quand le Bénin décrochait l’or pour la doublette mixte, ne s’est pas dépêché de conduire la délégation au domicile du président Patrice Talon comme ce fut le cas en 2019 quand le Bénin revenait de la Can Egypte, éliminé en quarts de finale.

Est-ce parce qu’il s’agit de la pétanque, ‘’sport non roi’’ ? Est-ce parce qu’avec cette performance les représentants béninois ne méritent pas encore d’être encouragés spécialement par la haute autorité ? Heureusement que la Fédération de la discipline a pu sauver les meubles avec cette cérémonie symbolique de récompenses dont les images ont fait le tour des médias sociaux avec les railleries qui accompagnent. Une moto et une modique somme d’argent à chacune et chacun des champion et vice-champions en pétanque au plan mondial. La Fédération béninoise de pétanque a fait selon les moyens de bord. D’aucuns estiment qu’il faut plutôt voir le geste et non la valeur du geste. Mais pour l’image à l’international, il y a lieu de corriger le tir.

Au ministre Homéky de prouver à la face du monde que sous la Rupture, tous les sports s’équivalent. Des efforts se font d’année en année pour rehausser les subventions au profit des Fédérations sportives, mais sur ce coup de Mondial de pétanque, c’est un flop. On ne peut pas investir autant de sous pour ériger un boulodrome jamais vu au monde, comme l’ont témoigné des étrangers, pour que la compétition qui a braqué les projecteurs du monde sur le Bénin, prenne fin sur une note aussi terne à l’égard des ambassadeurs béninois. Les dix (10) athlètes de la sélection nationale et l’encadrement technique ne méritent-ils pas mieux ? Même de simples compétitions de « beauté » (Miss) valorisent mieux.

 

Worou B.

 

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