Communiqué de presse

La conférence mondiale sur la sécurité des patients et leur participation, en tant qu’acteurs de leur propre sécurité, organisée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), s’est achevée hier par un accord entre un large éventail de parties prenantes sur une toute première charte des droits en matière de sécurité des patients. Celle-ci décrit les droits fondamentaux de tous les patients dans le contexte de la sécurité des soins de santé et cherche à aider les gouvernements et les autres parties prenantes à faire en sorte que les voix des patients soient entendues et que leurs droits à des soins de santé sûrs soient protégés.

 

« La sécurité des patients relève d’une responsabilité collective. Les systèmes de santé doivent travailler main dans la main avec les patients, les familles et les communautés, afin que les patients puissent être des acteurs informés des soins qu’ils reçoivent, et que chaque personne puisse bénéficier dans la dignité et la bienveillance des soins sécurisés qu’elle mérite », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Parce qu’un soin qui n’est pas sûr n’est pas un soin. »

La sécurité des patients constitue un impératif éthique et moral basé sur le principe des soins de santé — « D’abord, ne pas nuire » — qui est au cœur des efforts visant à garantir des systèmes de soins de qualité et à parvenir à la couverture sanitaire universelle. Pourtant, on estime qu’un patient sur 10 subit des préjudices dans les établissements de santé et, chaque année, plus de trois millions de décès surviennent dans le monde à la suite de soins non sécurisés.

La plupart des préjudices causés aux patients sont évitables, et la collaboration des patients, des familles et des aidants est l’une des principales stratégies pour réduire ces préjudices. Cette année, la Journée mondiale de la sécurité des patients vise à souligner combien il est important d’écouter les patients, les familles et les aidants, de tirer les leçons de l’expérience qu’ils ont acquise et de les faire participer à tous les aspects des soins, afin d’éviter les préjudices, de diminuer le risque d’erreurs et de réduire l’impact des préjudices lorsqu’ils se produisent. Il convient pour cela de changer de paradigme, de passer de soins conçus pour les patients à des soins conçus avec les patients, leurs familles et aidants.

« Nos systèmes de santé sont plus solides, notre action est renforcée et nos soins sont plus sûrs lorsque les patients et les familles sont à nos côtés », a déclaré Sir Liam Donaldson, envoyé de l’OMS pour la sécurité des patients. « Le chemin vers l’élimination des préjudices évitables dans les soins de santé a été long, et les histoires de courage et de compassion de la part des patients et des familles qui ont subi des préjudices sont essentielles pour susciter le changement et apprendre à être encore plus en sécurité. »

La conférence mondiale sur la participation des patients, en tant qu’acteurs de leur propre sécurité, a été l’événement clé pour marquer la Journée mondiale de la sécurité des patients qui sera célébrée le 17 septembre sur le thème « Faire des patients les acteurs de leur propre sécurité ». La participation significative des patients, des familles et des aidants à la prestation des soins de santé, ainsi que leurs expériences et leurs points de vue, peuvent contribuer à améliorer la sécurité et la qualité des soins de santé, à sauver des vies et à réduire les coûts, et la Journée mondiale de la sécurité des patients vise à promouvoir et à faciliter une plus grande participation des patients et des familles à la conception et à la prestation de services de santé sécurisés.

La conférence s’est tenue les 12 et 13 septembre au Siège de l’OMS à Genève et en ligne, et a réuni plus de 2300 personnes des six Régions de l’OMS, y compris des défenseurs des patients et des représentants d’organisations de patients, qui ont joué un rôle actif dans l’élaboration de la Charte des droits en matière de sécurité des patients, une étape importante dans l’engagement mondial en faveur de systèmes de santé plus sûrs. Une version préliminaire sera publiée et ouverte à la consultation publique dans le cadre des activités de célébration de la Journée mondiale de la sécurité des patients 2023.

Lors de la conférence, l’OMS a dévoilé deux nouvelles ressources pour aider les principales parties prenantes à mettre en œuvre la participation des patients, des familles et des aidants à la prestation de soins de santé. S’appuyant sur le pouvoir des histoires racontées par les patients, l’un des mécanismes les plus efficaces pour améliorer la sécurité des patients, un guide de narration orientera les patients et les familles tout au long du processus de partage de leurs expériences, en particulier celles liées aux événements néfastes dans le cadre des soins de santé. La plateforme mondiale de partage des connaissances, créée dans le cadre d’un partenariat stratégique avec le SingHealth Institute for Patient Safety and Quality (Singapour), soutient l’échange de ressources mondiales, de meilleures pratiques, d’outils et de ressources liés à la sécurité des patients, reconnaissant le rôle central du partage des connaissances pour faire progresser la sécurité.

« La participation active des patients et leur autonomisation sont au cœur du Plan d’action mondial pour la sécurité des patients 2021-2030 (en anglais). C’est l’un des outils les plus efficaces pour améliorer la sécurité des patients et la qualité des soins, mais cette ressource reste inexploitée dans de nombreux pays, et le maillon le plus faible dans la mise en œuvre des mesures et des stratégies relatives à la sécurité des patients. Avec cette Journée mondiale de la sécurité des patients et l’accent mis sur la participation des patients, nous voulons que cela change », a déclaré la Dre Neelam Dhingra, cheffe de l’initiative phare de l’OMS pour la sécurité des patients.

Selon les résultats provisoires (en anglais) de l’enquête menée en 2023 auprès des États Membres de l’OMS sur la mise en œuvre du Plan d’action mondial pour la sécurité des patients, seuls 13 % des pays ayant répondu ont un représentant des patients au conseil d’administration (ou organe équivalent) dans la majorité de leurs hôpitaux. L’enquête a également mis en évidence les écarts dans la mise en œuvre en fonction des revenus, les bonnes pratiques étant largement concentrées dans les pays à revenu élevé.

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