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Une Tribune de Sandra Idossou: Le premier touriste au Benin, c’est d’abord le béninois

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Il y a quelques jours, j’ai participé à une riche rencontre des acteurs du Tourisme du Bénin, organisée par l’Agence Bénin Tourisme. Cette rencontre avec le monde économique était intitulée « Destination Bénin : de la vision à la réalité.

 

Les présentations des différentes Agences et structures gouvernementales qui travaillent farouchement pour mettre la Destination Bénin à niveau étaient juste excellentes. Je me suis projetée en plein dans ce futur en naviguant dans ma tête aux travers des nombreuses offres Tourisme que notre pays prépare, et suis juste impatiente de voir la réalisation de tous ces projets. Je rêve surtout de voir de milliers de touristes sillonner nos villes et campagnes créer un fort impact socio-économique dans le beau pays.

Mais comme un match international qui se prépare, nous, Béninois, devons jouer notre part dans ce que je qualifierai de « matchs amicaux » entre Béninois pour nous tester et nous pousser à nous mettre à niveau.

L’objectif de ces « matchs amicaux » est d’essayer, d’éprouver nos procès et le niveau de nos services. D’ailleurs, le Covid nous a déjà montré l’importance de compter d’abord sur nous-mêmes. Par les temps qui courent et malgré notre optimisme, nous ne devons pas oublier qu’un incident majeur dans la sous-région et dans le monde peut fermer nos frontières aux touristes étrangers.

Ceci implique donc l’importance de développer notre tourisme local avant l’arrivée de la grande vague de touristes étrangers. En d’autres mots, c’est aux Béninois, à vous et moi de faire décoller notre tourisme.

Au lieu d’aller systématiquement à l’étranger pour nos vacances, faisons l’effort d’aller dépenser un peu de nos sous dans notre tourisme domestique, en emmenant nos enfants, nos amis découvrir les sites et les villes touristiques du pays. Et ceci doit commencer par les membres du Gouvernement pour rejaillir sur les autres cadres du pays. Imagiez par exemple l’impact faramineux sur l’amélioration des services et sur notre branding si pour les dernières vacances du Gouvernement, nos autorités avaient posté une photo d’elles sur un de nos sites touristiques ?

Quand on investit autant dans le hard en terme d’infrastructures, le soft skills doit suivre et la formation à tous les niveaux doit être plus qu’une priorité. Du policier à l’aéroport jusqu’au conducteur de bus ou taxi en passant par les serveurs des maquis, les distributeurs de banques, les premiers secours, tous ces maillons de la chaine doivent être formés et sensibilisés sur l’importance du service pour le développement de notre tourisme.

Dans les toilettes Femmes au Palais des Congrès lors de ces assises par exemple, il ’n’y avait pas de savon dans les toilettes pour se laver les mains, ni de papier hygiénique. Ceci peut paraitre un détail certes mais ce sont malheureusement ces types de manquements qui peuvent nous coûter cher quand on veut attirer des segments du tourisme de MICE (Meetings, Incentives, Conference & Exhibition), cet acronyme qui désigne une offre touristique liée à l’organisation de grandes réunions internationales.

Quand il n’y a qu’un seul scan de bagages à l’aéroport à l’arrivée et qu’on passe plus d’une heure et trente certains jours à l’arrivée, ces déconvenues peuvent frustrer les clients qui peuvent avoir d’autres destinations touristiques plus attrayantes que le Bénin.

Il est donc important que nous, Béninois, devenions les premiers touristes qui essayons notre tourisme local, en allant découvrir nos sites et les réceptifs hôteliers pour mieux cerner le niveau du service et ainsi faire le feedback nécessaire pour leur amélioration. L’insalubrité autour de certains de nos sites à l’intérieur du pays est désolant. Les cafards et les rats dans certaines chambres d’hôtels à l’intérieur du pays sont une pleine désolation.

Pour accompagner les efforts du Gouvernement à hisser haut la Destination Bénin, il urge que les opérateurs économiques saisissent la balle au bond pour se mettre à niveau et améliorer ainsi leurs offres pour répondre aux besoins actuels du marché mondial. Et il faut être honnête pour reconnaitre que nous sommes encore très loin du niveau de service requis pour notre match international.

Soyons donc plus exigeants sur les normes et les standards, et différencions-nous par notre authenticité, gage de notre réussite commune.

 

Soyons des touristes chez nous.

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