Le Gouvernement du Bénin poursuit le déploiement du Programme de Filets de Protection Sociale Productifs (PFPSP), dénommé GBESSOKÉ, destiné à lutter durablement contre la pauvreté extrême et à renforcer la résilience des ménages vulnérables. Lors d’un point de presse tenu le mardi 30 décembre 2025, le coordonnateur du programme, Rodrigue Noutaï Honkpéhèdji, a présenté la vision, les résultats obtenus et les prochaines étapes de cette initiative phare du pilier social du Programme d’Actions du Gouvernement.

Mis en œuvre par le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance (MASM) avec l’appui de la Banque mondiale, GBESSOKÉ adopte une approche de protection sociale productive, rompant avec l’assistanat classique. Le programme combine transferts monétaires, autonomisation économique et renforcement du système national de protection sociale afin de sortir durablement les ménages de la pauvreté extrême. Il s’aligne sur le PAG 2021-2026, le Plan National de Développement (PND) et le projet ARCH, avec pour objectif de bâtir un système social moderne, inclusif et capable de répondre efficacement aux chocs économiques, sanitaires et climatiques.

 Trois axes stratégiques pour un impact durable

Selon Rodrigue Noutaï Honkpéhèdji, GBESSOKÉ repose sur trois axes majeurs. Le premier concerne le renforcement du système national de protection sociale, avec la transformation progressive de 85 Centres de Promotion Sociale en 120 Guichets Uniques de Protection Sociale (GUPS), la modernisation des outils de gestion et le renforcement des ressources humaines sociales.

Le deuxième axe est dédié aux filets sociaux productifs, qui constituent le cœur du programme. Il prévoit des transferts monétaires réguliers pour la subsistance, complétés par des subventions progressives pour la création et le développement d’Activités Génératrices de Revenus (AGR), ainsi qu’un accompagnement technique et des formations ciblées.

Le troisième axe vise à renforcer la capacité adaptative du système de protection sociale, notamment en prenant en charge 10 000 ménages victimes de chocs covariants, comme les inondations, grâce à des appuis financiers ponctuels favorisant le relèvement économique.

Des bénéficiaires ciblés et majoritairement féminins

 Le programme cible 150 000 ménages pauvres extrêmes sur l’ensemble du territoire national, avec une priorité donnée aux femmes en raison de leur rôle central dans la gestion du bien-être familial. À cela s’ajoutent 10 000 ménages affectés par des chocs covariants. L’impact de l’initiative s’étend ainsi à plus d’un million de personnes à travers les membres des ménages bénéficiaires.

Des résultats prometteurs de la phase pilote

La phase pilote conduite dans 12 communes, dont Cotonou, So-Ava, Lokossa, Djakotomey, Parakou et Tanguiéta, a permis de toucher 20 621 bénéficiaires directs, dont 17 609 femmes, soit environ 85 %. Le montant global des transferts monétaires déjà injectés s’élève à 3,96 milliards de FCFA, couvrant neuf mois d’appuis à la subsistance et des soutiens spécifiques aux AGR aux sixième et neuvième mois. Quatre transferts ont déjà été effectués entre septembre et décembre. Les acteurs impliqués dans le développement des AGR sont identifiés, les modules de formation sont élaborés et les mécanismes de suivi des bénéficiaires sont opérationnels. Pour la réponse aux inondations, une cartographie des zones à risque a été réalisée, et les ménages concernés ont été identifiés à partir du Registre Social Unique.

 Une phase d’accélération et un engagement politique fort

Dans les prochains mois, le programme entrera dans une phase d’accélération. Les transferts monétaires seront poursuivis dans les autres communes, les formations pour le développement des AGR démarreront et les travaux de construction de 35 nouveaux GUPS seront lancés, parallèlement aux études techniques, environnementales et sociales pour la réhabilitation des 85 GUPS existants.

Financé par le budget national, le Gouvernement du Bénin réaffirme sa volonté à travers GBESSOKÉ de  ne laisser aucun ménage vulnérable en marge du développement, en privilégiant une protection sociale productive orientée vers l’autonomie économique. Le programme se veut un levier de cohésion sociale et de stabilisation économique, tout en créant un pont vers d’autres dispositifs comme ARCH et le microcrédit ALAFIA. Avec cette initiative, l’État béninois pose les bases d’un modèle durable de lutte contre la pauvreté extrême, fondé sur l’inclusion, la résilience et le développement économique à la base.

Th.A.

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