Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), à travers le projet « Approche préventive pour la protection et le développement dans le Golfe de Guinée (Facilité de prévention) », a organisé à Natitingou un atelier de renforcement des mécanismes et capacités locaux et nationaux de prévention de l’extrémisme violent et des conflits violents.

Cet atelier s’inscrit dans un contexte sécuritaire particulièrement préoccupant dans le nord-ouest du Bénin, notamment dans les communes de Matéri, Cobly, Boukoumbé, Tanguiéta et Toucountouna, situées dans le département de l’Atacora, à la frontière avec le Burkina Faso et le Togo. Ces zones font face à une combinaison de facteurs de vulnérabilité : dégradation de la situation sécuritaire depuis 2021, incursions de groupes armés non étatiques, circulation d’armes légères et de petit calibre, tensions intercommunautaires liées à l’accès aux ressources naturelles, ainsi qu’une précarité accrue touchant particulièrement les femmes et les jeunes.

La montée de l’extrémisme violent dans le Sahel, conjuguée à la faible présence des services publics dans les zones périphériques, fragilise la cohésion sociale et alimente la méfiance entre les populations et les forces de défense et de sécurité. L’absence d’opportunités socio-économiques expose davantage les jeunes et les femmes aux discours de radicalisation et de recrutement des organisations extrémistes violentes.

Face à ces défis, le Gouvernement béninois, à travers la Commission nationale de lutte contre la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme, ainsi que les coalitions locales pour la paix, encourage la mise en place et la redynamisation de mécanismes communautaires de prévention. Toutefois, ces dispositifs nécessitent un accompagnement technique et un renforcement de capacités afin de jouer pleinement leur rôle sur le terrain.

C’est dans cette dynamique que le PNUD s’est engagé à appuyer les acteurs locaux et nationaux à travers une approche intégrée combinant le renforcement des mécanismes locaux de prévention et la mobilisation de messagers de paix, avec une attention particulière portée aux femmes leaders et aux organisations féminines, reconnues comme des vecteurs essentiels de cohésion sociale et de confiance au sein des communautés.

 Un atelier axé sur le renforcement opérationnel des mécanismes locaux

L’atelier organisé à Natitingou a réuni, pour chacune des communes ciblées, les membres des mécanismes locaux de prévention (comités de paix, structures de veille), les autorités municipales et représentants de l’administration déconcentrée, les forces de défense et de sécurité, ainsi que des femmes leaders, organisations féminines, leaders religieux et traditionnels, organisations de jeunesse et autres relais communautaires.

De manière spécifique, l’activité a permis d’évaluer les capacités des mécanismes locaux de prévention existants ; de former les membres des mécanismes locaux -autorités locales, organisations de la société civile et comités de paix- à la prévention et à la gestion des conflits, incluant la médiation communautaire, l’alerte précoce et la sensibilité aux conflits et d’accompagner les mécanismes locaux pour une meilleure opérationnalisation et une action plus efficace sur le terrain.

En amont de l’atelier, une évaluation des besoins des mécanismes existants a été réalisée, débouchant sur l’élaboration d’un plan de renforcement des capacités adapté aux réalités locales. À l’issue de la formation, un dispositif de suivi-évaluation et de capitalisation a été mis en place afin d’assurer un suivi participatif avec les acteurs locaux, de documenter les bonnes pratiques et de consolider la durabilité des actions entreprises. Un atelier de restitution est également prévu pour partager les résultats et renforcer l’appropriation locale.

Promouvoir la paix durable par des acteurs locaux renforcés

À travers cette initiative, le PNUD réaffirme son engagement aux côtés du Bénin pour prévenir l’extrémisme violent et les conflits violents, en misant sur des solutions ancrées dans les communautés, inclusives et sensibles au genre. Le renforcement des capacités des mécanismes locaux et la valorisation du leadership des femmes constituent des leviers essentiels pour lutter contre les discours de haine, réduire les tensions communautaires et promouvoir une paix durable dans les communes de l’Atacora.

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