Certains noms résonnent comme des échos lointains, rappelant des figures qui ont marqué un temps avant de s’effacer dans le silence. William Sourou appartient à cette catégorie. En juin 2025, son nom a refait surface lorsqu’il fut élu président d’une association de médiation. Cet événement, qui aurait pu annoncer un retour en force sur la scène publique, n’a pourtant été qu’une brève apparition. Depuis, plus rien. Comme souvent dans sa carrière, Sourou a choisi la discrétion, préférant se retirer plutôt que de s’exposer aux projecteurs.
Financier de formation, William Sourou a longtemps été associé à la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCIB), où il a exercé comme argentier. Sa rigueur et son sens de la gestion lui ont valu le respect de ses pairs. Avant même cette étape consulaire, il avait fait ses armes dans le secteur bancaire, où il apprit les rouages de la finance et développa une expertise qui allait marquer sa trajectoire. Ce parcours témoigne d’une constance : Sourou est avant tout un homme de chiffres, un technicien qui croit à la solidité des institutions et à la valeur de la médiation.
Son passage par le centre d’arbitrage de la CCIB illustre cette orientation. Dans un monde où les conflits économiques et commerciaux peuvent fragiliser des entreprises et des carrières, il a mis son savoir au service de la conciliation. La médiation, pour lui, n’était pas seulement une fonction administrative, mais une philosophie : celle de résoudre les tensions par le dialogue, de construire des ponts plutôt que des murs. C’est sans doute cette conviction qui l’a conduit à accepter la présidence d’une association de médiation en 2025, cherchant à prolonger son engagement dans un cadre plus large.
Mais William Sourou n’est pas seulement un financier. Le monde politique a également connu cette figure. Son incursion dans l’arène politique fut marquée par la même sobriété que dans ses autres activités. Pas de grandes envolées, pas de campagnes tapageuses : il avançait avec prudence, préférant convaincre par la compétence plutôt que par le spectacle. Tout le monde se souvient du M304…M pour Mouvement, 30 pour 30 et 4 pour Avril le quatrième mois de l’année. Willy a donc lancé son cercle politique un 30 avril, à la résidence des préfets de l’Atlantique, non loin de la Sobebra. Pourtant, cette retenue a pu être perçue comme une faiblesse dans un univers où la visibilité et la présence constante sont souvent synonymes de pouvoir. Ainsi, son nom s’est peu à peu effacé, jusqu’à ne plus être mentionné que sporadiquement.
Dans un pays où les figures politiques apparaissent et disparaissent au gré des conjonctures, Sourou reste un symbole de discrétion. Son parcours, de la banque à la Chambre de commerce, du centre d’arbitrage à l’association de médiation, dessine le portrait d’un homme attaché aux institutions et au dialogue. Que l’on s’interroge aujourd’hui sur son absence est en soi révélateur : William Sourou, même silencieux, continue de susciter l’intérêt. Peut-être est-ce là sa véritable force : exister dans la mémoire collective sans avoir besoin de s’imposer dans l’actualité quotidienne. Mais Willy, il faut sortir pour participer à la vie politique. On t’attend donc !
Marie-Ange SÈDOLO



