L’Ecole doctorale des sciences agronomiques et de l’eau de l’Université de Parakou a abrité, lundi 15 Décembre 2025, une soutenance de thèse de doctorat. A l’issue de la soutenance, le travail de l’impétrant Alain Togbédji Aguida, a été accepté et le jury, lui a décerné le grade de Docteur en économie des ressources naturelles et environnement.

Mention très honorable. Tel est le verdict qui a sanctionné la soutenance de thèse de l’impétrant Alain Togbédji Aguida. Un verdict qui fait désormais de lui, Docteur en économie des ressources naturelles et environnement de l’Ecole doctorale des sciences agronomiques et de l’eau de l’Université de Parakou. Le thème de la thèse brillamment défendu par l’impétrant est intitulé: « Assurances agricoles indicielles et résilience des exploitations agricoles familiales ». Un thème qui analyse la contribution des assurances agricoles indicielles à la résilience des exploitations agricoles au Bénin. L’étude a été faite au niveau de trois communes du sud du département du Borgou, à savoir : Nikki, Bembèrèkè et N’Dali afin de renforcer la résilience des exploitations agricoles familiales face aux risques climatiques. Les données, collectées auprès de 320 producteurs de maïs, ont permis, grâce à des méthodes statistiques et économétriques, d’évaluer la typologie des exploitations, les déterminants de l’accessibilité à l’assurance, le consentement à payer et l’impact de cette assurance sur la sécurité alimentaire et la pauvreté.

Les résultats de cette étude ont révélé que les exploitations se répartissent en quatre catégories : riches (8,9 %), moyennes (15,1 %), pauvres (29,7 %) et très pauvres (46,3 %). Le taux d’assurance atteint 68 % pour les exploitations riches et moyennes, contre seulement 33,3 % pour les pauvres. Les principaux facteurs influençant l’adoption sont l’accès au crédit formel, le contact avec les services de vulgarisation, la superficie cultivée, l’appartenance à une association et le niveau de prospérité.

Concernant l’impact, l’assurance agricole indicielle améliore significativement la sécurité alimentaire : l’indice de consommation alimentaire progresse de 6,274 unités chez les adoptants, traduisant un meilleur accès et une plus grande diversité alimentaire. En revanche, l’effet sur la réduction de la pauvreté n’est pas perceptible.

L’étude a révélé également que 81 % des producteurs sont disposés à payer pour bénéficier de cette assurance, avec un montant moyen de 6 132 FCFA (soit environ 10,5 €). Le consentement à payer est influencé par l’appartenance à une association agricole, le revenu tiré du maïs, la superficie cultivée, l’alphabétisation, le niveau d’instruction, ainsi que la possession ou la location de terres.

Les résultats ont montré que la promotion de l’assurance agricole indicielle doit s’appuyer sur les leviers identifiés, notamment l’appui au crédit, le renforcement de la vulgarisation, l’organisation des producteurs et la sensibilisation ciblée des exploitations pauvres. Une telle stratégie permettrait de favoriser une adoption plus large et de maximiser l’impact positif sur la sécurité alimentaire des ménages agricoles.

L’analyse desdits résultats a amené l’impétrant à faire des recommandations telles que : renforcer l’intervention de l’Etat pour la subvention des primes d’assurance pour les petits producteurs ; favoriser l’introduction de l’assurance dans les filières mieux structurées telles que le coton et le bétail et mettre en place des mécanismes de financement adaptés aux réalités climatiques et au niveau de prospérité des ménages agricoles. Toujours dans la même veine, Alain Togbédji Aguida, a proposé une meilleure structuration des organisations paysannes pour améliorer la mutualisation des risques, la formation et la sensibilisation des agriculteurs sur les avantages et le fonctionnement de l’assurance indicielle; la définition avec les producteurs des conditions d’accès simplifiées au crédit afin d’accroitre les revenus agricoles et la capacité de souscription et la promotion des pratiques agricoles résilientes pour réduire la vulnérabilité face aux chocs climatiques sont autant d’éléments qui vont amener les producteurs à adopter les assurances agricoles indicielles au Bénin.

Il est à noter que dans le cadre de la présente thèse, Alain Togbédji Aguida, a publié plusieurs articles plusieurs revues scientifiques de renommée internationale.

Albérique HOUNDJO Br/Borgou-Alibori

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