La tentative de coup d’État avortée contre le régime de Patrice Talon a entraîné des interpellations judiciaires généralisées. Arrêté et placé en garde à vue  comme plusieurs autres recherchés, tout porte à croire que Candide a finalement franchi la ligne rouge.

Le Bénin a échappé à un nouveau chapitre sombre de son histoire politique le dimanche 7 décembre 2025. Ce jour-là, une tentative de coup d’État, dont les détails précis restent à clarifier, a été déjouée par les forces de défense et de sécurité fidèles au gouvernement. Les raisons et les conséquences de cet acte, qui visait à renverser l’ordre constitutionnel, ont provoqué une vive inquiétude tant au niveau national qu’international. L’échec de cette tentative déstabilisatrice a immédiatement mis le gouvernement de Patrice Talon et le système judiciaire dans l’obligation de faire toute la lumière sur les auteurs, les commanditaires et les complices de cet acte jugé inacceptable et en contradiction avec les idéaux démocratiques du Bénin. Naturellement, la phase qui suit cette tentative de coup d’État est celle de la traque et de l’enquête approfondie. Dans ce cadre, une série d’interpellations a été lancée à travers le pays. Des civils et des militaires, dont les noms ont été mentionnés ou dont l’implication est suspectée, ont été placés en garde à vue pour les besoins de l’enquête. L’objectif est de démanteler le réseau derrière cette manœuvre et d’éviter toute récidive qui pourrait menacer la stabilité institutionnelle du pays. Parmi les personnalités politiques interpellées, figurent Candide Azannaï, Chabi Yayi du parti Les Démocrates et fils de l’ancien Président Boni Yayi. Si ce qui est reproché à ce dernier n’est pas encore officiel, il n’est pas illusoire de penser que le Secrétaire aux relations extérieures de cette formation politique de l’opposition qui est privé de sa liberté depuis la nuit de ce 13 décembre 2025 est interpellé au même titre que Candide Azannaï. Plus loin, des mandats d’arrêt Internationaux ont été lancés contre d’autres  figures de l’opposition. Il s’agit de Kèmi Seba et de Sabi Sira Korogoné qui demeurent pour l’heure introuvables. Dans cet élan, il va à coup sûr s’en suivre d’autres interpellations, dans le cadre de ce dossier épineux qui a failli basculer le Bénin et sa stabilité.

Azannaï a-t-il franchi la ligne rouge ?

Dans le lot des personnes déjà interpellées et recherchées, Candide Azannaï se distingue particulièrement. Président du parti « Ressauter l’Espoir » et coordonnateur de la « Résistance », l’ancien ministre de la Défense de Patrice Talon est en garde à vue depuis le vendredi 12 décembre. Les accusations portées contre lui sont graves : complot contre l’autorité de l’État et incitation à la rébellion. Depuis son passage dans l’opposition, Candide Azannaï s’est fait remarquer par ses critiques virulentes et ses attaques sans concession contre la gouvernance de Patrice Talon. Sa rhétorique incisive l’a positionné comme un opposant radical, mais bénéficiant d’une certaine immunité ou, du moins, d’une liberté d’expression que beaucoup trouvaient surprenante. Jusqu’à présent, il était perçu comme un opposant à part entière. Malgré ses déclarations médiatiques percutantes, il n’avait jamais craint de représailles de la part du régime qu’il critiquait. Bien que l’ancien ministre bénéficie de la présomption d’innocence, un principe fondamental à rappeler, son interpellation inattendue redistribue les cartes. Cela envoie un message fort sur la volonté des autorités de ne négliger aucune piste dans cette enquête délicate. Face à la gravité des accusations, la question qui se pose est celle de la ligne rouge. Candide Azannaï, dans sa lutte contre le régime, a-t-il finalement franchi une limite à ne pas dépasser ? Les accusations de « complot contre l’autorité de l’État » laissent entendre un lien direct ou indirect avec la tentative de coup d’État avortée. Si ses critiques acerbes étaient tolérées, le passage présumé de la critique politique à l’action jugée déstabilisatrice par la justice pourrait marquer la fin d’une période de tolérance. L’instruction judiciaire devra désormais déterminer si les actes et les paroles de Candide Azannaï se sont limités à l’exercice d’une opposition politique, ou s’ils ont débordé sur la planification ou la facilitation d’une tentative illégale de prise de pouvoir.

M.M

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