Le Clean Air Task Force (CATF), organisation mondiale à but non lucratif spécialisée dans les questions énergétiques et environnementales, a tenu une série d’échanges avec les autorités béninoises en vue d’identifier des perspectives de collaboration. Forte d’une expertise reconnue dans le développement et le déploiement de technologies bas-carbone, l’institution souhaite accompagner le Bénin dans l’amélioration de son système électrique et dans la réalisation de ses ambitions en matière de développement durable.

Bénin a reçu une délégation de haut niveau pour renforcer les échanges. Pour cette mission, le CATF était représenté par une délégation composée du Dr Dato Prudence, économiste en chef du programme Afrique, du Dr Michael Adu Okyere, responsable des politiques régionales, du Dr Michael Dioha, chercheur principal en énergie, et de Brian Mukhaya, chargé de programme. Ces experts ont exprimé leur volonté d’adopter une approche fondée sur la co-création, en travaillant étroitement avec les institutions béninoises pour définir des projets alignés avec les priorités du pays.
Vers une collaboration structurante avec le Bénin
L’organisation espère que les échanges engagés ouvriront la voie à des projets concrets visant à renforcer l’accès à l’électricité, améliorer la fiabilité du réseau, réduire les coûts et soutenir les ambitions du Bénin en matière de transition énergétique. Avec son expérience internationale et sa capacité à mobiliser des solutions innovantes, le CATF se positionne comme un partenaire stratégique pour accompagner le pays dans les transformations énergétiques à venir.
Un acteur mondial des technologies énergétiques bas-carbone.
Actif sur plusieurs continents, le CATF mène des travaux de recherche, d’analyse, de plaidoyer public et de partenariat avec le secteur privé afin de favoriser la transition vers une énergie propre, fiable et accessible. L’organisation dispose d’un savoir-faire solide dans la modélisation des systèmes électriques et dans une large gamme de technologies, allant du gaz naturel à la géothermie, en passant par la fission et la fusion nucléaires, le solaire, l’éolien et les solutions de captage et stockage du carbone. Au fil des années, son expertise a contribué à l’essor mondial de nombreuses technologies énergétiques bas-carbone.
Un programme Afrique centré sur l’accès à l’énergie et la décarbonation
Le programme Afrique du CATF s’attache à répondre à un double enjeu : améliorer l’accès à l’énergie tout en soutenant la décarbonation des systèmes énergétiques. Au Bénin, une étude récente a permis de quantifier les coûts supplémentaires supportés par les ménages et les entreprises confrontés aux coupures et variations de voltage. Cette analyse a mis en évidence l’impact de ces charges sur la pauvreté énergétique et a formulé des recommandations pour mieux cibler les appuis financiers.
Depuis 2021, l’organisation réunit également les dirigeants de sociétés d’électricité d’Afrique de l’Ouest et de l’Est dans le cadre de tables rondes annuelles. Ces rencontres favorisent le partage d’expériences et la réflexion commune autour de réformes adaptées. Cette année, le directeur du SBPE, M. Tokoudagba, y a présenté les initiatives en cours pour améliorer l’accès, la fiabilité et le coût de l’électricité au Bénin.
Dans plusieurs pays, le CATF a travaillé avec des compagnies d’électricité pour explorer l’intégration de solutions numériques destinées à réduire les pertes de distribution et à renforcer l’efficacité opérationnelle. Les résultats obtenus au Ghana et en Sierra Leone montrent des gains significatifs en termes de performance financière et de qualité de service.

Au Kenya, l’organisation a conduit une étude d’envergure sur l’électrification du parc de motos. Les analyses indiquent que cette transition offrirait des avantages substantiels aux conducteurs, à la compagnie nationale d’électricité et à l’économie du pays grâce à une réduction des émissions et des dépenses liées aux importations de carburant. Le CATF a également évalué l’intégration à grande échelle des énergies renouvelables variables dans le réseau kényan, en étudiant leurs effets sur les coûts et la fiabilité du système électrique.
Par ailleurs, l’organisation mène actuellement des recherches visant à harmoniser les priorités climatiques et les objectifs de développement dans plusieurs pays africains afin de renforcer l’efficacité des politiques publiques. Une analyse approfondie du coût moyen pondéré du capital (WACC) a également été réalisée, mettant en lumière les raisons du coût élevé des financements sur le continent et proposant des pistes pour stimuler les investissements énergétiques. Enfin, une revue systématique de plus de vingt ans de travaux scientifiques a permis d’identifier les tendances et les lacunes dans la modélisation de la transition énergétique en Afrique.
Thomas AZANMASSO



