Le Bénin a frôlé un coup d’État le dimanche 7 décembre 2025, marquant un moment de rupture potentiel. La réaction unanime de la classe sociale et politique face à cet acte démontre que la cohésion et la stabilité l’emportent sur les divergences d’opinion présentes dans le pays.

Cette tentative malveillante s’est produite dans un contexte particulièrement délicat, alors que la nation se préparait activement pour les élections générales  de 2026. Lors de ce coup de force avorté contre le régime du Président Patrice Talon, le rôle de l’armée a été rapidement souligné. Les forces armées nationales ont choisi de rester loyales aux institutions établies. Grâce à une intervention rapide et coordonnée, l’armée a réussi à repousser les assaillants. L’efficacité de ses unités et de ses alliés dans la région a permis d’empêcher les putschistes de renverser le régime. Cet échec témoigne de la solidité de l’appareil de défense et de son attachement, pour la plupart, au respect de l’ordre constitutionnel. Cependant, la véritable leçon de cet incident réside dans la réaction de la société civile et de la classe politique. Contrairement à d’autres pays de la sous-région où de telles tentatives peuvent diviser l’opinion et parfois susciter un soutien populaire en raison d’un ressentiment fort envers le pouvoir, le peuple béninois a réagi par une condamnation collective. En majorité, les Béninois se sont opposés à cet acte, qui n’avait pas été observé sous une forme aussi directe depuis 1972. Ainsi, cette levée de boucliers contre la déstabilisation a transcendé les clivages politiques et sociaux. Elle témoigne d’une maturité démocratique où le rejet de la violence politique et des méthodes non constitutionnelles prime sur les frustrations partisanes. Un signe fort de cette cohésion nationale a été la rapidité avec laquelle les anciens Chefs d’État se sont exprimés. Les messages de Nicéphore Soglo et de Boni Yayi à l’égard du pouvoir exécutif ont été immédiats. Leur prise de position, manifestant un soutien clair à l’intégrité des institutions, a envoyé un signal de solidarité républicaine essentiel. De plus, d’autres acteurs de la vie publique ont renforcé cette vague de rejet. Des personnalités influentes, des leaders d’opinion et des partis politiques de diverses tendances ont rapidement exprimé leur soutien au régime, condamnant fermement la tentative de coup d’État. C’est l’ensemble de ces initiatives qui explique la profondeur du rejet du putsch. La convergence des voix, au-delà des divergences d’opinion et des rivalités politiques, montre que la cohésion sociale et la stabilité politique sont perçues comme des acquis non négociables. Ces valeurs ont été durement acquises lors de la Conférence Nationale de février 1990, qui a marqué le retour du Bénin à la démocratie pluraliste. La défense de cette stabilité est donc une défense de l’héritage de la Conférence Nationale elle-même. En conséquence, cet événement a agi comme un catalyseur pour réaffirmer l’attachement profond du peuple béninois à son modèle démocratique. En clair, le peuple béninois, par sa réaction ferme et unie, a prouvé qu’il est le véritable gardien de l’ordre constitutionnel. L’échec du coup d’État n’est pas seulement le résultat de l’action de l’armée, mais la victoire d’un consensus national contre l’aventurisme. Le peuple démontre, malgré la présence de quelques individus isolés cherchant à troubler la paix, qu’il est debout et inébranlable face aux coups d’État, réaffirmant la primauté de la légalité et de la voie démocratique pour l’alternance.

M.M

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