S’il se révèle être l’un des présidents les moins populaires ou adoubés dans l’histoire politique du Bénin, Patrice Talon est pourtant perçu comme l’un des Chefs d’Etat pragmatiques qu’a connu le pays. Et ceci, de par sa vision concrète du développement mais surtout son engagement à respecter la limitation des mandats constitutionnels, refusant de briguer un troisième mandat…
Patrice Talon a bel et bien du mérite malgré les critiques acerbes contre sa politique de gouvernance. Loin d’estimer que lesdites critiques sont loin d’être fondées, il serait toutefois malhonnête voire hypocrite de ne pas reconnaître combien les lignes bougent depuis l’avènement de la Rupture. Porteur d’une vision concrète de développement, traduite en un Programme d’actions intitulé « Bénin Révélé », Patrice Talon a, seulement réussi à bouleverser les habitudes grâce à des réformes profondes et audacieuses. Des réformes qui n’ont pas manqué de faire des mécontents et de le rendre surtout impopulaire. Mais avec un peu de recul, il s’agissait bien des réformes indispensables pour positionner le Bénin dans le cercle restreint des pays qui émergent véritablement. Des grincements de dents, des dénonciations et autres n’ont pu faire fléchir l’homme, pourchassant un seul but : développer le Bénin au mépris des humeurs. Au niveau international comme au niveau national, on pouvait entendre dire « Talon a du goût ». Ceci, pour évoquer la qualité des infrastructures qui s’érigent au fil des ans. Un pays qui se transforme et se modernise et une capitale économique qui offre un attrait qui suscite admiration. De la digitalisation des services publics à la nouvelle politique de gestion des déchets sans oublier la croissance économique qu’a connu le pays même si les effets sont encore loin d’être perceptibles sur le panier de la ménagère, Patrice Talon aura réussi ce qui n’a été qu’un rêve lointain jusqu’ici. Mais le plus grand mérite reste le respect des mandats constitutionnels. Le président Talon a clairement indiqué qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, respectant ainsi la limitation des mandats présidentiels inscrite dans la Constitution. Bien qu’il disposait de la majorité parlementaire nécessaire pour réviser la loi fondamentale pour s’octroyer un de plus et’de trop, Patrice Talon n’a pas voulu être un mauvais exemple. L’homme a clairement affiché son intention de se conformer aux dispositions de la Constitution, en se retirant. Sera-t-il porté en triomphe comme il le souhaitait ou non, le plus important reste son attachement au respect de la Constitution qui ne lui accordait plus la possibilité de se représenter. Talon peut bien s’en orgueillir tant le mérite lui revient. Par contre, il faut reconnaître que la restriction des libertés politiques et autres restent la page sombre de son avènement au sommet de l’Etat. Des frustrations couvent et le souhait reste une marche vers l’union nationale.
A.B




