Le vernissage immersif Doxami, organisé par les Jeunes volontaires pour la santé (Jvs) en collaboration avec l’Ong Essence-Ciel, a marqué un tournant audacieux dans le plaidoyer pour les Droits en santé sexuelle et reproductive (Dssr) au Bénin. L’événement, qui a eu lieu vendredi 28 novembre 2025 à Artistik Africa à Cotonou, a plongé les visiteurs au cœur des réalités et des difficultés que rencontrent les femmes et les jeunes, notamment face à l’accès à l’avortement volontaire et sécurisé.
Selon Marilyne Sourou, responsable des programmes à Jvs, l’art a été choisi comme l’outil le plus efficace pour aborder ce sujet qui «demeure tabou malgré les communications». «Nous avons choisi de faire vivre autrement ces réalités. À travers les éléments visuels, sonores et performatifs, vous allez sentir et vivre autrement» a-t-elle déclaré lors du lancement.
Le format immersif est une réponse directe au constat que les méthodes de sensibilisation traditionnelles ne suffisent plus. Les installations ont permis aux participants de parcourir les histoires de femmes confrontées à la criminalisation, au manque d’information et aux jugements. Marilyne Sourou a rappelé que, malgré l’adoption de lois sur l’Interruption volontaire de grossesse (Ivg), d’énormes difficultés subsistent pour faire accéder les femmes aux services sécurisés. L’exposition a servi de tribune pour expliquer le contenu de la loi, le decret d’application et ses implications cruciales pour les filles et les femmes.
Nora Lejean de l’Ong Essence-Ciel, qui a contribué à la matérialisation de l’exposition, a souligné la dimension sensorielle de l’expérience. Loin d’être une simple exposition, Doxami est une invitation à l’action. L’objectif final est clair : en sortant de ce parcours, «chaque participant est appelé à prendre un engagement fort, personnel, mais aussi collectif», souligne la présidente de Jvs, Hermine Bokossa pour soutenir les droits des femmes et assurer un accès effectif aux soins de qualité. L’exposition s’est poursuivie jusqu’hier mardi 02 décembre 2025, laissant l’espoir d’un regard nouveau sur la santé des femmes et d’une société plus encline à briser les tabous.
Fifonsi Cyrience KOUGNANDE
