La Conférence mondiale sur le Journalisme d’investigation (Global Investigate Journalism Conference GIJC 2025) s’est déroulée du 20 au 24 novembre 2025 en Malaisie précisément à Kuala Lumpur. A l’occasion de ce rendez-vous planétaire des journalistes d’investigation, le Réseau mondial des journalistes d’investigation (GIJN) et le Comité pour la protection des journalistes ont lancé un appel fort aux gouvernements. A travers ledit message, plus de 1000 journalistes venus des différentes régions du monde entier ont appelé les gouvernements à libérer immédiatement les journalistes emprisonnés ou détenus arbitrairement et surtout à mettre fin à l’impunité pour les attaques contre la presse. Lire l’Appel lancé depuis la Malaisie!

 

Conférence mondiale sur le journalisme d’investigation 

– Action solidaire

Kuala Lumpur – 2025

 Depuis 1992, date à laquelle le Comité pour la protection des journalistes a commencé à recenser les journalistes, exercer ce métier n’a jamais été aussi dangereux. Dans un monde où la démocratie recule et où l’autocratie gagne du terrain, la liberté et le pluralisme des médias sont en crise. Il est impératif de s’alarmer et d’agir.

Les emprisonnements et les assassinats ont atteint des niveaux records. Parallèlement, les journalistes sont surveillés, criminalisés, diffamés et contraints à l’exil pour leur sécurité.

 Jamais auparavant nous n’avions vu une telle horreur que celle perpétrée par Israël contre les journalistes à Gaza, où plus de 240 personnes ont été tuées. De l’Ukraine à l’Éthiopie, du Myanmar au Soudan, des journalistes – civils au regard du droit international – ont été enlevés, violés, déplacés, discrédités, emprisonnés, ciblés par des drones et assassinés, les règles de la guerre étant bafouées en toute impunité.

 Ailleurs dans le monde, l’accumulation et la convergence d’agressions entravent gravement la capacité des journalistes à exercer leur métier librement et en toute sécurité. Ces attaques peuvent parfois dissuader les journalistes de couvrir l’actualité, engendrer des frais juridiques exorbitants et semer la peur et le traumatisme.

Un nombre sans précédent de journalistes sont emprisonnés en raison de leur travail. En 2024, le CPJ a enregistré un nouveau record mondial avec plus de 370 journalistes incarcérés. Cette région – l’Asie – détient le triste record du plus grand nombre de journalistes emprisonnés, représentant plus de 30 % du total mondial.

Qu’ils soient enterrés ou derrière les barreaux, ces journalistes sont nos collègues. Ils enquêtaient sur la corruption, la politique et les conflits. Tous œuvraient pour rendre nos sociétés plus sûres, plus saines et plus égalitaires. À tout le moins, les journalistes doivent se soutenir mutuellement.

La solidarité entre journalistes est plus que jamais nécessaire. Mais elle n’est pas nouvelle. Au Mexique, les journalistes rendent régulièrement hommage à leurs collègues disparus, comme Regina Martinez, assassinée en 2012 pour avoir enquêté sur les cartels de la drogue. Ils soutiennent Jimmy Lai, dont l’emprisonnement à Hong Kong a marqué le début du déclin de l’État de droit. Dans un élan d’unité, des dizaines de journalistes d’au moins 30 médias ont rejeté de nouvelles règles du Pentagone qui compromettraient leur travail. En 2018, des dizaines de milliers de personnes ont envahi les rues de Slovaquie pour réclamer justice après le meurtre du journaliste d’investigation Ján Kuciak, qui avait révélé des affaires de corruption.

En tant que communauté journalistique, nous devons élaborer et reproduire une stratégie commune pour faire front ensemble. La solidarité est essentielle.

 Nous vous invitons à nous rejoindre et à soutenir nos collègues du monde entier qui subissent des représailles pour avoir rapporté les faits. [Déploiement d’une bannière].

Lors de la Conférence mondiale sur le journalisme d’investigation 2025 en Malaisie, nous, plus de 1 500 journalistes représentant plus de 100 pays, appelons les gouvernements à libérer immédiatement les journalistes emprisonnés ou détenus arbitrairement et à mettre fin à l’impunité pour ceux qui s’attaquent à la presse.

Nous exigeons que les gouvernements et la communauté internationale s’engagent à protéger et à promouvoir la liberté des médias et à garantir aux journalistes la possibilité de travailler librement et sans crainte de représailles.

La vérité peut déplacer des montagnes. Nous avons le pouvoir de la vérité. Les journalistes ne sont ni des criminels ni des cibles. Protégeons-nous les uns les autres, soutenons-nous mutuellement et, ensemble, montrons au monde que le journalisme n’est pas un crime.

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