Le Bénin accueille la 1ère Conférence Scientifique Internationale sur la Mangue : un tournant stratégique pour la filière en Afrique de l’Ouest.
Du 26 au 28 novembre 2025, le Palais des congrès de Cotonou abritera la 1ère Conférence Scientifique Internationale sur la Mangue du Bénin (CSIM-Bénin). Organisé par l’Union Nationale des Transformateurs de Mangue (UNaTM-Bénin) avec l’appui de l’ATDA Pôle 5, l’événement se tient sous le thème : « La mangue béninoise, fruit de notre terre, levier de notre souveraineté économique ».
Portée par le leadership du ministre de l’Agriculture, M. Gaston Cossi Dossouhoui, et de la Directrice Générale de l’ATDA Pôle 5, Mme Richicatou Salé, cette conférence marque une étape décisive dans l’ambition du Bénin de repositionner la mangue comme une filière stratégique.
Un potentiel reconnu, des défis persistants
Grâce à ses conditions agroécologiques favorables, le Bénin dispose d’un fort potentiel dans la production de mangues. Mais la filière, qui emploie déjà plus de 200 000 personnes, est freinée par des pertes post-récoltes élevées (30 à 40 %), une transformation limitée et des difficultés de commercialisation. Elle pourrait pourtant générer jusqu’à 500 000 emplois d’ici 2035 si les investissements et innovations nécessaires sont mobilisés.
Une rencontre internationale majeure
La CSIM-Bénin rassemblera producteurs, transformateurs, institutions publiques, chercheurs, experts internationaux, partenaires techniques, interprofessions de la CEDEAO/AES, ainsi que des délégations venues d’Asie, d’Europe et des Amériques. Pendant trois jours, conférences, panels techniques, expositions et dégustations feront du Palais des congrès un hub d’innovation et d’échanges.
Vers une nouvelle orientation stratégique pour la filière
Au-delà des contributions scientifiques, la conférence ambitionne d’établir un cadre stratégique inédit pour la filière mangue. Les recommandations des travaux alimenteront la Déclaration de Cotonou, document politique majeur appelé à guider les décisions nationales et régionales.
Les nouvelles orientations viseront notamment à :
- Faire de la mangue un secteur prioritaire de sécurité alimentaire et nutritionnelle
– Intégrer la filière dans les politiques agricoles comme chaîne de valeur stratégique.
– Renforcer la diversification agricole pour réduire la dépendance à quelques produits.
- Réduire drastiquement les pertes post-récoltes
Passer de 40 % à moins de 10 % d’ici 2030 est un impératif pour améliorer les revenus des producteurs et renforcer la résilience économique des zones rurales.
- Positionner le Bénin comme hub régional et international
– Soutenir la certification, la traçabilité et l’accès aux marchés premium (Europe, Moyen-Orient, Afrique du Nord).
– Promouvoir la filière comme vitrine du savoir-faire national en transformation agroalimentaire.
- Instaurer un cadre politique régional permanent
– Mettre en place un mécanisme institutionnalisé de concertation pour harmoniser les standards, coordonner les campagnes et renforcer la lutte contre les ravageurs.
– Promouvoir une diplomatie agricole active alignée sur les orientations de l’UEMOA, du CORAF, de la CEDEAO et de l’Union Africaine.
- Créer une plateforme sous-régionale du marché de la mangue
– Centraliser l’offre et la demande de la sous-région.
– Faciliter l’accès des producteurs et exportateurs aux acheteurs internationaux.
– Structurer un écosystème commercial transparent avec des prix de référence.
Une ambition claire
À travers la CSIM-Bénin, le pays affirme sa volonté de faire de la mangue un pilier de souveraineté alimentaire, un moteur de diplomatie économique et un vecteur majeur de création d’emplois. Cette première édition s’annonce comme un moment décisif pour l’avenir de la filière en Afrique de l’Ouest.
TG





