Bien que l’instauration de la patrouille à vélo de la Police Républicaine soit une initiative moderne et efficace pour renforcer la sécurité de proximité, elle est encadrée par des limites structurelles et opérationnelles qu’il est essentiel d’examiner pour en évaluer l’efficacité globale.

Le principal défi de la patrouille cycliste réside dans sa vitesse d’intervention et sa capacité de poursuite. La poursuite est compromise face à des délinquants utilisant des motos ou des véhicules. L’agent à vélo est rapidement distancé, surtout en dehors des zones de congestion. De plus, la faible capacité logistique est un obstacle majeur. Le policier ne peut pas transporter l’équipement lourd nécessaire ni assurer l’évacuation immédiate d’un suspect ou de preuves. La gestion post-intervention exige systématiquement le recours à un renfort motorisé.

Par ailleurs, l’efficacité du vélo est intrinsèquement liée à l’environnement. Les conditions climatiques et le terrain béninois représentent des obstacles : le périmètre de couverture est restreint, car l’autonomie du policier est limitée par son endurance physique. Cette méthode est inefficace pour couvrir de vastes territoires. La patrouille cycliste est également très sensible aux intempéries. Les pluies diluviennes ou les fortes chaleurs affectent directement la régularité et la motivation de l’agent. Il est important de souligner que l’agent de sécurité est exposé. Sur son vélo, il est plus vulnérable aux agressions directes que ses collègues dans un véhicule protégé, ce qui pose un réel problème en termes de sécurité individuelle.

C’est dire que la patrouille à vélo est un outil tactique précieux pour le maillage fin des zones urbaines et denses. Toutefois, elle est une stratégie de sécurité de proximité réussie là où le contact humain et la discrétion priment sur la nécessité d’une intervention rapide et d’une force de frappe importante. Au vu des défis logistiques, climatiques et sécuritaires qu’elle pose, nos réalités béninoises caractérisées par des routes inégales, des variations climatiques intenses et des besoins de réponse rapide, permettent-elles réellement de faire de ce dispositif un pilier même tant soi peu de notre stratégie sécuritaire ?

Fifonsi Cyrience KOUGNANDE

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