Sous le thème « Handball au Bénin : Entre Renaissance et Défis », le Président de la Fédération Béninoise de Handball (FBHB), Sidikou Karimou, était l’invité du « Café Média Plus » du vendredi 7 novembre 2025. Face aux journalistes, le premier responsable de la FBHB a dévoilé la feuille de route de sa politique : une stratégie qui combine l’assurance des participations aux compétitions majeures et l’intégration massive des joueurs binationaux pour atteindre des résultats immédiats.
Le Bénin à la CAN 2026, un soutien institutionnel capital
L’une des annonces majeures est la confirmation de la participation du Bénin à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de Handball. « La CAN qui va se dérouler à Kigali du 21 au 31 janvier 2026, le Bénin y participe. Je voudrais profiter de cette tribune pour remercier le ministre des Sports parce que l’équipe nationale ira au Rwanda et nous avons l’appui institutionnel qu’il faut », a-t-il rassuré. Cette participation est perçue comme un signe fort de l’engagement des autorités et, surtout, comme le socle de la nouvelle ambition fédérale : la régularité.
La diaspora, un levier non négociable pour le résultat
L’axe stratégique le plus tranché du président Sidikou Karimou concerne le recrutement des joueurs binationaux. Pour lui, le résultat prime sur un « chauvinisme inutile », citant l’exemple des grandes nations sportives. « La diaspora est la plus grosse force de toutes les nations… On ne peut rien sans la diaspora. Nous, au niveau de la Fédération Béninoise de Handball, on n’a pas un chauvinisme à oublier les résultats. Nous voulons du résultat », a-t-il soutenu. Par ailleurs, il a rappelé l’existence d’une décision étatique visant l’acquisition de la nationalité par les afro-descendants, une opportunité que la FBHB entend exploiter pleinement. Il est même allé plus loin, affirmant la volonté de courtiser tout joueur, même non d’origine béninoise, si son intégration apporte une valeur ajoutée. « Si demain, M. Dupont, né de père et de mère françaises, décide que la nationalité sportive qui lui plaît, c’est celle du Bénin… et nous pensons que M. Dupont aura une valeur ajoutée…nous allons tout mettre en œuvre pour que la nationalité lui soit attribuée tout en montrant réellement le bien-fondé devant le ministre des Sports… », a-t-il rigolé.
Régularité et rêve, les clés pour attirer les talents
Pour le patron du handball béninois, l’intégration des binationaux et le succès sportif sont intrinsèquement liés à la régularité de la participation aux compétitions internationales. C’est la condition sine qua non pour convaincre les joueurs de haut niveau de rejoindre le projet. « La première question (d’un binational), c’est : est-ce qu’on va à la CAN ? Si nous n’assurons pas nos régularités dans la participation aux compétitions, on ne peut accrocher des binationaux… Le projet va se structurer autour de la régularité », a-t-il insisté. Au-delà des moyens financiers, le travail sur la durée doit viser à faire naître un « rêve » qui donnera le choix à la Fédération. « Nous voulons travailler sur la durée, nous voulons faire naître le rêve, et en fonction du rêve, on aura plein de grands joueurs qui vont se bousculer à nos côtés, et nous aurons le choix. Le plus important, c’est d’avoir le choix. »
La FBHB s’engage ainsi dans une stratégie pragmatique et ambitieuse. En sécurisant l’appui institutionnel pour les compétitions comme la CAN Rwanda 2026, la Fédération pose les bases de la régularité nécessaire pour capitaliser sur l’immense réservoir de talents de la diaspora et ainsi concrétiser la « renaissance » du handball au Bénin.




