La création de la Société de développement forestier (Sodef S.A.) au Bénin marque une rupture stratégique majeure dans la gestion de la filière bois. Reprenant les attributions de l’ancienne Sonab, cette nouvelle entité est chargée de concilier trois impératifs cruciaux : l’économie, le climat et l’inclusion sociale.
Fini l’exportation massive de bois brut. La priorité est donnée à la production de bois d’œuvre et, surtout, à la transformation locale du bois. Cet accent sur la transformation vise à augmenter la valeur ajoutée du produit national et à générer la création d’emplois stable dans les zones rurales. La Sodef S.A. devra également assurer la sécurisation du domaine forestier pour garantir la pérennité de cette ressource économique. La clé de voûte de cette réforme est sociale. L’entité doit assurer l’inclusion des populations riveraines dans le développement d’une « économie locale ». En faisant des communautés locales des bénéficiaires (partage de revenus, emplois) et non de simples voisins, le gouvernement cherche à les transformer en gardiens de la forêt, une condition sine qua non pour la réussite à long terme des projets d’aménagement durable.
Ce « double mandat vert »…
L’aspect le plus moderne des missions de la Sodef S.A. est l’intégration des enjeux environnementaux mondiaux. La Sodef S.A. doit veiller à la séquestration de carbone, à la sauvegarde de la biodiversité et des sols, contribuant directement aux Objectifs de développement durable (Odd) du Bénin. Cela implique la mise en place de vastes plantations forestières pour une gestion véritablement durable, notamment pour la production du bois énergie. En somme, la Sodef S.A. n’est pas une simple continuité administrative ; elle est le fer de lance d’une nouvelle approche visant à transformer la filière bois en un pilier du développement durable et de l’économie verte au Bénin.
Fifonsi Cyrience KOUGNANDE





