La ville historique de Ouidah abrite, depuis lundi 3 novembre, la troisième et dernière semaine du programme de formation des boursiers des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre. Après deux semaines d’apprentissage à Lomé, au Togo, cette étape marque la phase pratique du programme, accueillie dans les locaux du Centre de perfectionnement aux actions post-conflictuelles de déminage et de dépollution (Cpadd).

Le lancement officiel de cette formation, qui réunit 19 boursiers venus de 16 pays, s’est déroulé en présence de plusieurs autorités nationales et internationales. Entre autres, la coordinatrice résidente du système des Nations Unies au Bénin, Aminatou Sar, le directeur du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (Unrec), Anselme Nahmtante Yabouri, et le directeur de cabinet du ministre délégué auprès du président de la République du Bénin chargé de la Défense nationale, le général de corps aérien de division Abdoul-Baki Sanni Bachabi.

Dans son allocution, le directeur de l’Unrec, Anselme Nahmtante Yabouri a salué une initiative « fruit d’un plaidoyer mené par les États africains ». Il a rappelé que la création de cette bourse par l’Assemblée générale des Nations Unies répond à une demande formulée par les pays du continent lors des consultations préparatoires à la conférence d’examen du Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre.

Créé en 1986, l’Unrec appuie les États africains et les organisations régionales dans la mise en œuvre d’activités de désarmement et de contrôle des armes. Pour le directeur de l’Unrec, cette formation illustre « l’engagement des pays africains à parler d’une seule voix et à faire entendre leurs priorités sur la scène internationale ».

Renforcer les capacités face aux menaces sécuritaires

Le colonel-major Gabin Chahounka, secrétaire permanent de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, a insisté sur la pertinence de cette formation dans un contexte sous-régional marqué par « l’insécurité et la menace terroriste ». Selon lui, « de telles sessions contribuent à accroître les compétences des acteurs étatiques et à améliorer la sécurité physique des stocks, le marquage des armes et le contrôle aux frontières ».

Il a réitéré la détermination du Bénin à atteindre « le niveau zéro » de prolifération des armes illicites, tout en exprimant sa gratitude au Bureau des affaires de désarmement des Nations Unies, à l’Unrec et au Cpadd pour la mise en œuvre de ce programme.

Pour la coordinatrice résidente du système des Nations Unies au Bénin, Aminatou Sar, « le choix de Ouidah et du Cpadd comme lieu de cette étape est particulièrement symbolique ». Selon elle, « ici, la théorie rejoint la pratique, les idées se transforment en compétences techniques et le savoir devient une capacité directement mobilisable ».

Elle a souligné que le programme s’inscrit dans la dynamique de l’Agenda 2030 pour le développement durable, notamment l’objectif 16 sur la paix, la justice et les institutions fortes, ainsi que dans la vision de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Aminatou Sar a encouragé les boursiers à « tirer le meilleur parti de chaque instant » et à faire perdurer le réseau de coopération né de cette initiative.

Le Bénin engagé pour une Afrique sans armes illicites

Représentant le gouvernement béninois, le général Abdoul-Baki Sanni Bachabi a salué « le privilège d’accueillir cette cohorte de 19 experts venus de 16 pays africains ». Pour lui, la tenue de cette phase au Bénin « illustre le lien indissociable entre désarmement, sécurité et développement ». Il a rappelé que le pays fait face, comme plusieurs voisins du Sahel, à des menaces djihadistes qui « profitent de la porosité des frontières et du trafic illicite d’armes légères ».

Le général a réaffirmé l’engagement du gouvernement à renforcer la coopération régionale et internationale pour « bâtir la confiance entre les pays » et promouvoir des politiques communes de désarmement. « Vous êtes devenus une communauté de praticiens unis par la volonté d’apporter des réponses concrètes aux défis du continent », a-t-il déclaré avant de proclamer l’ouverture officielle de cette deuxième phase du programme africain sur les armes légères et de petit calibre.

La formation s’achève le vendredi 7 novembre avec la remise d’attestation aux participants.

 Teddy GANDIGBE

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