Adrien Houngbédji a exprimé son soutien au duo Romuald Wadagni-Mariam Chabi Talata lors d’une déclaration faite ce mardi 28 octobre 2025. Cet acte, survenu de manière curieuse après l’invalidation de la candidature du parti Les Démocrates, semble être un geste politique soigneusement calculé.
La scène politique au Bénin est déjà tendue en raison de la course à la présidentielle prévue pour le 12 avril 2026 ! Officiellement, deux duos se présenteront pour ce défi quinquennal. Celui de la mouvance, dirigé par Romuald Wadagni et Mariam Chabi Talata, attire particulièrement l’attention, surtout après le retrait du principal parti d’opposition, Les Démocrates. Parmi les soutiens à cette mouvance, on trouve celui d’Adrien Houngbédji, qui intervient à un moment bien précis : juste après l’invalidation de la candidature du parti Les Démocrates. Cette coïncidence soulève des interrogations sur la véritable nature et l’impact stratégique de ce geste. Le soutien d’une figure influente comme Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale et plusieurs fois candidat à la présidence, est généralement un atout considérable pour tout candidat à la présidentielle. Cependant, le timing de cette annonce est tout sauf anodin. Pour certains, l’invalidation de la liste de l’opposition majeure, Les Démocrates, a immédiatement clarifié le paysage politique en désignant, de facto, la candidature de la mouvance présidentielle comme la seule véritablement viable face à une opposition fragmentée et absente. Ainsi, cette déclaration du leader du Prd, survenue dans ce contexte de vide politique relatif, apparaît comme une validation opportune de la candidature Wadagni-Talata. Plutôt que d’être un acte de conviction sincère, elle prend la forme d’un alignement stratégique, garantissant une position privilégiée au sein de la majorité, après quelques mois de turbulences dont Adrien Houngbédji et ses partisans ont été responsables.
Un geste « sur mesure »
La rhétorique qui accompagne ce soutien, louant les qualités du duo et la continuité de la vision de développement, semble être l’habillage parfait d’un geste « sur mesure » et bien réfléchi. En l’absence d’une opposition électorale significative, le soutien de cet homme permet de maintenir l’illusion d’un débat démocratique et d’une large union derrière la candidature de l’argentier national. En fin de compte, la déclaration d’Adrien Houngbédji n’est pas le fruit du hasard, mais un coup tactique habile. Elle renforce sa propre position et celle de ses alliés, capitalise sur l’élimination de l’opposition et s’inscrit dans la logique implacable du pouvoir béninois. C’est une illustration que, sur l’échiquier politique, l’opportunisme et le calcul l’emportent souvent sur le romantisme électoral. Surtout lorsque le chemin vers la victoire est soudainement dégagé.
J.G
