La validation par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de l’élimination du trachome en tant que problème de santé publique aux Fidji est une avancée historique. Le trachome, maladie tropicale négligée (MTN) et principale cause infectieuse de cécité dans le monde, n’est plus une menace pour la santé publique dans le pays.

Le trachome est une maladie infectieuse de l’œil causée par la bactérie Chlamydia trachomatis, qui peut entraîner une cécité irréversible si elle n’est pas traitée. Il se transmet par contact direct ou indirect avec des sécrétions infectées, souvent par les mains sales, le linge de toilette, ou par des mouches. Le trachome est la première MTN à être éliminée aux Fidji. Les Fidji sont le 26e pays à éliminer le trachome en tant que problème de santé publique et le 58e pays à éliminer au moins une MTN. « L’OMS félicite les Fidji et leur réseau de partenaires mondiaux et locaux pour cette réalisation historique », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Ne pas connaître les souffrances que le trachome a infligées à leurs ancêtres sera un cadeau précieux pour les futures générations de Fidjiens », a-t-il ajouté.

Le trachome, dû à la bactérie Chlamydia trachomatis, se transmet par contact avec des personnes atteintes ou avec des surfaces contaminées, ou peut être transmis par des mouches qui ont été en contact avec les sécrétions oculaires ou nasales d’une personne infectée. Les infections à répétition peuvent entraîner des cicatrices, un retournement des paupières vers l’intérieur et, finalement, la cécité. À l’échelle mondiale, la maladie reste endémique dans de nombreuses communautés vulnérables où l’accès à l’eau potable et aux moyens d’assainissement est limité.

Le succès des Fidji

« L’élimination du trachome aux Fidji est un succès et un exemple de ce qu’il est possible de faire quand les communautés, les gouvernements et les partenaires s’unissent pour atteindre un objectif commun », a déclaré le Dr Saia Ma’u Piukala, Directeur régional de l’OMS pour le Pacifique occidental. « Ceci témoigne du pouvoir que le leadership donne au Pacifique et de l’impact des investissements durables en faveur de la santé. L’OMS félicite les Fidji et s’engage à aider les pays de la Région à promouvoir la santé pour tous afin que personne ne soit laissé de côté », a-t-il ajouté.

Le trachome était autrefois un problème de santé publique important aux Fidji. En effet, des rapports médicaux datant des années 1930 et des enquêtes menées auprès des communautaires dans les années 1950 montrent que la maladie et le risque de cécité étaient très répandus. Dans les années 1980, la maladie a nettement reculé, la cataracte et les défauts de réfraction devenant les principales causes de perte de vision. Elle est toutefois redevenue inquiétante dans les années 2000, lorsque des évaluations rapides ont montré des niveaux élevés de trachome actif chez les enfants, ce qui a incité le Ministère de la santé et des services médicaux à lancer un programme complet pour mieux comprendre la situation et prendre les mesures nécessaires.

Depuis 2012, les Fidji ont entrepris une série d’enquêtes et d’études solides, avec l’appui de la communauté internationale, y compris des enquêtes de prévalence en population et des examens de laboratoire, pour comprendre l’épidémiologie locale du trachome et faire la distinction avec les autres causes de maladies oculaires. Cet effort soutenu, associé à des initiatives en faveur de la santé scolaire, de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement et à des programmes de sensibilisation communautaire, a confirmé que le trachome n’est plus un problème de santé publique aux Fidji et que des systèmes sont en place pour repérer et prendre en charge les futurs cas. « L’élimination du trachome aux Fidji est décisive pour l’équité en matière de santé dans le Pacifique », a déclaré le Dr Ratu Atonio Rabici Lalabalavu, Ministre de la santé et des services médicaux des Fidji. « Ce succès est le fruit d’années d’action coordonnée – dans les villages, les établissements de santé et les instances régionales – et témoigne de l’engagement indéfectible de nos agents de santé et des communautés qui dirigent le changement. Alors que nous célébrons cette réalisation historique, nous appelons nos donateurs et partenaires, dans le Pacifique et au-delà, à continuer de soutenir une action plus rapide contre les maladies tropicales négligées afin de combattre d’autres maladies non seulement aux Fidji, mais aussi dans tout le Pacifique », a-t-il ajouté.

Fifonsi Cyrience KOUGNANDE

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