Les lumières tamisées du quartier Cocotomey, à Godomey, ont été brusquement balayées par les gyrophares dans la nuit du 25 au 26 octobre 2025. L’opération d’envergure menée par le Commissariat local, sous l’œil  de la Direction départementale de la Police républicaine de l’Atlantique, n’était pas un simple contrôle de routine. Elle a mis en lumière un phénomène social complexe, celui de la jeunesse errante et de ses échappatoires nocturnes.

Entre fumées illusoires et écrans dangereux, la jeunesse du Bénin joue sa destinée. Et, c’est un établissement bien connu des alentours qui a été la cible de cette descente musclée de la Police républicaine. Loin d’être un simple lieu de convivialité, ce bar semblait s’être transformé en véritable laboratoire d’expériences illicites. Les 82 interpellations, dont 11 femmes, rapportées par Peace Fm, dressent le portrait d’une jeunesse en quête de sensations fortes, naviguant entre l’attrait de l’oubli chimique et les promesses illusoires du monde numérique.

L’élément central de cette découverte est la saisie de 65 chichas. Ces instruments, symboles d’une certaine mode de consommation, étaient devenus des véhicules pour le chanvre indien et autres produits psychotropes. L’image de ces jeunes, cherchant à altérer la réalité au travers de fumées frelatées, interroge profondément sur l’encadrement social et les perspectives d’avenir. Il ne s’agit plus seulement de délinquance, mais d’une quête de sens.

Le silence numérique brisé : le specter de la cybercriminalité

L’opération a révélé une facette plus contemporaine et insidieuse de la délinquance : la cybercriminalité. Une partie des interpellés a été immédiatement transférée au Cnin, signalant que l’insécurité n’est plus uniquement physique, mais se tapit également derrière les écrans. Ces jeunes, souvent doués d’une certaine aisance technologique, mettent leur ingéniosité au service de la fraude et de l’escroquerie en ligne. L’engagement de la Police Républicaine montre que les autorités comprennent que la rue et le web sont désormais les deux fronts d’une même bataille contre l’ordre illicite.

Au-delà des chiffres (82 gardes à vue, 65 chichas saisies), cette nuit de tension à Cocotomey résonne comme un cri d’alarme et une affirmation de l’autorité. Saluée par les riverains, lassés des nuisances et de l’insécurité chronique, cette action policière est une promesse de fermeté. Elle rappelle que la lutte contre l’insécurité est un travail constant, nécessitant de s’attaquer aux racines profondes de la délinquance : l’oisiveté, le manque d’opportunités, et le glissement vers les paradis artificiels. Les suites judiciaires ne seront pas seulement des jugements, mais l’occasion d’une réflexion collective sur l’avenir de cette jeunesse en Atlantique.

Fifonsi Cyrience KOUGNANDE

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