Du 27 au 28 octobre, Cotonou accueille le Sommet Climate Chance, un événement majeur qui rassemble plus de 1 000 participants venus d’Afrique, d’Europe et d’ailleurs, autour d’un objectif commun : faire des changements climatiques une véritable opportunité pour le continent. Une conférence de presse s’est tenue vendredi à la mairie de Cotonou pour annoncer les grands axes du sommet. Animée par Luc Atrokpo, Président de l’Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB), Luc Gnacadja, ancien ministre de l’Environnement, et le Président de Climate Chance, cette rencontre a réuni des représentants de la société civile et des acteurs clés de la lutte contre le dérèglement climatique.
Le Sommet se structure autour de trois piliers essentiels : l’adaptation aux changements climatiques, le développement massif des énergies renouvelables et la préservation de la biodiversité. Les discussions porteront notamment sur la résilience urbaine, les systèmes alimentaires durables, l’accès universel à l’énergie et les solutions basées sur la nature
Les collectivités locales au cœur de l’action climatique
Pour Luc Atrokpo, maire de Cotonou, l’un des enjeux majeurs est la mobilisation de financements locaux pour concrétiser les engagements pris. « La rencontre de Cotonou doit servir de moteur pour mobiliser les ressources nécessaires aux projets locaux », a-t-il souligné. L’ANCB est en première ligne dans l’initiative de transition énergétique des communes béninoises, mettant un accent particulier sur la formation et l’insertion des jeunes.
Un aspect innovant de cette démarche est la combinaison stratégique entre la lutte contre l’extrémisme violent et l’action climatique. Les communes développent des projets pour l’insertion des femmes et des jeunes, notamment via l’agriculture verte, afin de réduire l’influence des groupes extrémistes. « En combinant ces deux enjeux, nous créons des opportunités concrètes pour les jeunes et les femmes », a précisé Luc Atrokpo.
L’Afrique, un laboratoire de solutions climatiques
Le président du groupe Climate Chance a, pour sa part, rappelé l’importance de mobiliser les moyens financiers pour l’atténuation et l’adaptation, tout en saluant le potentiel du continent africain : « L’Afrique est même prédisposée et potentiellement en avance sur d’autres régions dans certains domaines de l’action climatique », a-t-il affirmé. La présence de délégations de 15 pays africains illustre l’engagement fort du continent.
Luc Gnacadja a mis l’accent sur la transformation du choc climatique en opportunité au niveau territorial, en soulignant le rôle transversal des énergies renouvelables. « Les énergies renouvelables peuvent être produites partout. Elles sont de nature décentralisée », a-t-il expliqué. Selon lui, l’Afrique a acquis une expérience unique, souvent involontaire, en raison de la nécessité de s’adapter rapidement avec des moyens limités. L’objectif du sommet est désormais de généraliser cette expérience et de la traduire en actions concrètes à grande échelle.
Un mécanisme innovant mis en œuvre dans dix communes béninoises permet déjà d’acheminer la finance climat internationale vers des micro-actions locales. Ce programme sera étendu à 25 communes, avant une généralisation à l’ensemble du pays. Le Sommet Climate Chance de Cotonou s’affirme ainsi comme une plateforme essentielle pour transformer l’expérience africaine en stratégies d’adaptation durables et financées.
Thomas AZANMASSO






