On a beau tout dire, la prise de conscience piétine toujours. Dans la ville de Cotonou, les taxis appelés Tokpa-Tokpa sont essentiels pour le transport urbain. Mais leur conduite désordonnée et imprudente met en danger la vie des usagers de la route et contribue à une augmentation inquiétante des accidents.

Dépassements illégaux, arrêts brusques en plein milieu de la chaussée pour décharger ou embarquer des passagers, non-respect flagrant des feux de signalisation et des priorités. La liste des infractions commises quotidiennement par une partie non négligeable de ces conducteurs est longue. L’impression dominante est que le règlement de la circulation est perçu comme une simple suggestion, un obstacle à contourner pour gagner quelques minutes et quelques F Cfa.  Sous la pression de la rentabilité, chaque course compte ; beaucoup de chauffeurs adoptent une agressivité au volant qui force le passage et crée des situations de danger permanentes. Les passagers, souvent entassés dans des conditions de confort précaires, côtoient ces risques au quotidien.

Et, les rues animées de Cotonou sont chaque jour envahies par ces minibus qui transportent des centaines de passagers à travers les grands axes de la ville. Ils sont l’épine dorsale du transport urbain à Cotonou, ces taxis collectifs familièrement appelés « Tokpa-Tokpa ». Essentiels pour des milliers de citadins, ils incarnent l’énergie de la ville. Malheureusement, ils symbolisent aussi, de plus en plus, une forme d’entêtement routier qui met en péril la vie des usagers et contribue à une spirale d’accidents inquiétante. En effet, si leur rôle dans la mobilité urbaine est indiscutable, leur comportement sur la route reste source de désordre et de multiples dangers. Leurs manœuvres imprudentes provoquent souvent des embouteillages, des accrochages et des accidents parfois mortels. Cette situation traduit un manque criant de respect du code de la route et met en danger la vie des autres usagers, notamment les motocyclistes et les piétons.

Il faut siffler la fin de la récréation

Des accidents impliquant des Tokpa-Tokpa sont enregistrés dans différents quartiers de Cotonou, causant des blessés graves, des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Cet entêtement au volant n’est donc pas une simple mauvaise habitude, c’est un facteur qui contribue directement à la mortalité sur nos routes. Face à cela, les autorités tentent de multiplier les actions, entre sensibilisation et répression. Mais tant que la mentalité de certains conducteurs ne changera pas, tant qu’ils continueront de privilégier l’urgence de la course à la sécurité des vies humaines, les Tokpa-Tokpa resteront, paradoxalement, une solution de transport vitale mais un danger permanent. Il est temps que cet entêtement cède la place à la responsabilité. La route est un espace de vie qui demande discipline, prudence et respect mutuel. Pour une circulation plus fluide et plus sûre,  conducteurs, passagers et autorités  doivent prendre leurs responsabilités afin de faire de Cotonou une ville où la route rime enfin avec discipline et sécurité. La route appartient à tous, et l’économie du transport urbain ne saurait être construite au prix d’une insécurité routière chronique. La balle est dans le camp des syndicats, des propriétaires de véhicules, mais surtout des conducteurs eux-mêmes. Il est grand temps d’écouter les avertissements et de lever le pied.

Fifonsi Cyrience KOUGNANDE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici