Alors qu’il a décidé par tous les moyens de priver son parti de son parrainage, le député Michel Sodjinou, dans une lettre ouverte, semble ne rien regretter en la matière. En minimisant son acte, le coordonnateur de la 19ème circonscription électorale prive pourtant tout une bonne partie du peuple acquise à la cause du parti Les Démocrates, de rêver d’une vraie compétition électorale.

Michel Sodjinou parle enfin. Dans sa déclaration, le député aborde des questions critiques concernant la situation au sein du parti Les Démocrates, notamment le processus de parrainage pour les candidatures à l’élection présidentielle. Il retire son parrainage au duo du parti, tout en soulevant des préoccupations légitimes sur le manque de démocratie interne et de transparence, ce qui crée une certaine incohérence dans son discours. En effet, le député frondeur semble vouloir se présenter comme un défenseur des principes démocratiques. Cependant, bien qu’il critique le leadership actuel du parti et dénonce les méthodes de sélection des candidats sans avoir démissionné, il ne montre aucun regret pour sa décision d’annuler le parrainage, ce qui compromet l’espoir de millions de militants. En d’autres termes, ce choix, bien qu’il soit présenté comme une fidélité à ses valeurs, prive une partie significative de la population, notamment ceux qui soutiennent Les Démocrates et aspirent à un changement politique, de la possibilité d’espérer une véritable alternance au pouvoir. En minimisant ses actions, Michel Sodjinou semble ignorer l’impact que son geste peut avoir sur l’ensemble du parti. En refusant de soutenir le processus en cours, il contribue à un climat de division et remet en question l’élan créé après les élections législatives de 2023. Par ce refus délibéré, au lieu de renforcer les structures et d’unir les militants vers un objectif commun, il creuse un fossé qui pourrait freiner les ambitions d’alternance tant désirées par leurs partisans. Ainsi, sous le prétexte de défendre des valeurs fondamentales, le député Michel Sodjinou éclipse en réalité l’alternative qu’il prétend soutenir. La promesse d’un renouveau politique, soutenue par une base militante désireuse de voir une autre vision du Bénin, se trouve compromise. En creusant ce fossé au sein du parti, il met en péril la réalisation des aspirations des militants LD à une transition politique pacifique et démocratique.

Le parti en réponse à Michel Sodjinou

Dans une déclaration faite le jeudi 16 octobre 2025, le parti d’opposition « Les Démocrates » a accusé le gouvernement actuel d’orchestrer une manœuvre pour l’exclure de l’élection présidentielle de 2026, qualifiant l’action judiciaire du député, de « cheval de Troie » visant à invalider sa candidature future. Lors de cette conférence de presse au siège national du parti, ses dirigeants ont dénoncé une tentative de « confiscation du parrainage » et ont contesté la compétence de la justice ordinaire dans cette affaire hautement politique. Le parti a rappelé le climat politique tendu depuis la révision du code électoral en mars 2024, qui a porté à 15% le seuil de parrainages requis de la part des députés et/ou des maires, un chiffre qui correspond, selon le parti, exactement aux 28 parrains dont il dispose. « En augmentant ce taux à 15%, la majorité parlementaire savait que cela donnerait exactement 28 parrains, d’où le nombre précis de parrains que détient le parti Les Démocrates », a déclaré le porte-parole, dénonçant une loi conçue pour les affaiblir. Le parti d’opposition, dirigé par l’ancien président Thomas Boni Yayi, a détaillé les événements jugés suspects du lundi 13 octobre. Un clerc d’huissier se serait présenté au domicile du Président Yayi pour signifier l’acte judiciaire, avec une rapidité et des irrégularités qui soulèvent des interrogations. « L’extrême rapidité dont a fait preuve le tribunal de première instance de Cotonou », contraste, selon le parti, avec « la lourdeur administrative » habituelle de la justice béninoise. Accusant le député Michel Sodjinou d’agir en collusion avec le pouvoir, le parti « Les Démocrates » voit dans cette démarche une tentative de déstabilisation interne et une remise en question du leadership de Boni Yayi. « Monsieur Sodjinou est devenu l’instrument du pouvoir pour freiner la marche victorieuse du parti Les Démocrates vers un raz-de-marée aux élections générales de 2026 », a martelé le conférencier. Face à ce qu’il considère comme une violation des principes démocratiques issus de la Conférence Nationale de 1990, le parti a adopté une position ferme. Il conteste le verdict attendu du tribunal, maintient la validité de ses 28 parrainages et assure à ses militants et à l’ensemble du peuple béninois que son duo de candidats participera bel et bien au scrutin d’avril 2026. Appelant à la sérénité et à la détermination, le parti « Les Démocrates » a exhorté le peuple à rester vigilant pour faire respecter sa souveraineté dans le choix de ses dirigeants, concluant que le pouvoir « ne souhaite plus d’élections inclusives, transparentes et pacifiques ».

Les appels se multiplient

À l’instar du parti, ses Coordonnateurs de circonscriptions électorales ainsi que l’ancien député Saca Fikara se sont joints à la cause. Dans des déclarations, tous soulignent l’importance de l’élection présidentielle comme un moment crucial d’expression de la souveraineté populaire. Ils insistent sur le fait que le mécanisme de parrainage ne doit pas devenir un outil d’exclusion, mais plutôt encourager la participation de toutes les forces politiques représentatives. Ils expriment leurs préoccupations concernant le refus de Michel Sodjinou de parrainer le duo désigné par le parti pour l’élection présidentielle de 2026, un acte qui pourrait priver le peuple béninois de l’expression libre de sa volonté et nuire au processus démocratique. Le peuple, déjà éprouvé par des années de difficultés, attend selon eux, du Parti Les Démocrates un symbole d’espoir et de renouveau. Ils mettent en avant les risques d’une telle décision, notamment la possibilité de créer des divisions au sein du parti et de donner davantage d’influence à d’autres forces politiques non alignées avec leurs valeurs. De tous ces appels, il ressort que l’acte de refus de parrainage, loin de porter un message de résistance positive, se révèle être une entrave au rêve partagé de nombreux Béninois qui aspirent ardemment à une alternance au pouvoir. Pour que ce rêve devienne réalité, il lui est demandé de réévaluer ses choix et d’agir avec responsabilité envers l’ensemble de la base militante qu’il représente.

J.G

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