La culture proclamée droit fondamental par la communauté internationale
Acteur engagé de la scène culturelle, Marcel Zounon, président de l’ONG Towara-EAC, a partagé avec précision les grandes lignes de la première journée de MONDIACULT 2025. De la reconnaissance historique de la culture comme droit fondamental au lancement d’un musée virtuel contre le trafic d’objets d’art, son témoignage met en lumière l’intensité d’un rendez-vous mondial qui a rassemblé 165 pays autour d’une même ambition : faire de la culture un pilier universel du développement durable.
Une ouverture dense et solennelle
La première journée de MONDIACULT 2025 a démarré dès 8h30 par une série de rencontres thématiques abordant les liens entre culture, climat, paix, éducation, science, intelligence artificielle et non-violence. La cérémonie d’ouverture, ponctuée par les interventions du ministre espagnol de la Culture et du sous-directeur général de l’UNESCO en charge de la culture, a donné le ton d’un programme marathon qui s’est prolongé jusqu’à 23 heures avec une visite guidée.
Trois jalons dans l’histoire de la culture
Dans son compte rendu, Marcel Zounon rappelle l’évolution du statut de la culture sur la scène internationale :
1982, Mexico : la culture est désignée comme moteur du développement ;
2022, Mexico : elle est adoptée comme bien public mondial ;
2025, Barcelone : elle est reconnue comme droit fondamental et bien public universel.
Un cap historique franchi devant les représentants de 165 pays, des ONG, des chercheurs et des experts de divers horizons.
Le défi du financement
Au-delà des déclarations de principe, les débats ont insisté sur la nécessité de renforcer les financements de la culture. La Corée du Sud et le Royaume-Uni ont présenté des modèles de collaboration entre fonds publics et privés. La ministre polonaise de la Culture a, quant à elle, frappé les esprits :
« Qui vous empêche d’avoir accès à votre culture, c’est comme s’il vous avait déclaré la guerre. Financer la culture, c’est financer nos routes et nos écoles. »
Elle a plaidé pour un rééquilibrage budgétaire en faveur de la culture, au même titre que la défense ou les infrastructures.
Temps forts : rapport mondial et musée virtuel
Deux moments majeurs ont marqué cette première journée :
la présentation du rapport mondial de l’UNESCO sur les politiques culturelles,
le lancement d’un musée virtuel rassemblant 250 objets d’art volés à travers le monde.
Ce musée numérique, destiné à sensibiliser le public et à lutter contre le trafic illicite, entend protéger le patrimoine des communautés fragilisées par les guerres et les crises.
Le Bénin bien représenté
Le Bénin n’est pas resté en marge de ce rendez-vous international. Son directeur du patrimoine culturel, Djimmy Djiffa Edah, historien de formation, y a représenté officiellement le ministre Jean-Michel Abimbola. Aux côtés de nombreux acteurs africains, il a contribué à porter la voix du continent dans ces débats mondiaux.
Une suite prometteuse
Alors que s’ouvre ce mardi 30 septembre le Forum des ONG accréditées, Marcel Zounon se dit convaincu que les réflexions engagées à Barcelone donneront une nouvelle impulsion aux politiques culturelles mondiales. « La culture, rappelle-t-il, n’est pas seulement mémoire et identité, elle est aussi avenir et développement », souligne-t-il avec enthousiasme.
Argos A. (Coll.)