Du 29 septembre au 3 octobre 2025, la ville de Cotonou accueille la première édition de la Semaine africaine de l’arbitrage, de la justice et de l’information commerciale (Saajic). Un événement majeur placé sous le haut patronage du Président de la République du Bénin, Patrice Talon, et organisé en partenariat avec plusieurs institutions du droit africain, dont la Cour commune de justice et d’arbitrage (Ccja), et l’École régionale supérieure de la magistrature (Ersuma).
Durant une semaine, les participants venus de tout le continent et d’ailleurs auront l’occasion de prendre part à des panels, ateliers, formations et performances juridiques, dans un esprit de réflexion collective et d’innovation. La Saajic a l’ambition de devenir un événement de référence sur la scène juridique africaine, au croisement du droit, de l’économie et de la gouvernance.
L’événement s’inscrit dans une volonté de modernisation et d’harmonisation du droit des affaires en Afrique, dans le cadre de l’espace Ohada (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires). Il se veut un forum d’échanges, de formation et de dialogue entre les juges, arbitres, avocats, chercheurs et décideurs économiques.
La première édition de la Saajic marque un tournant dans la consolidation de l’intégration juridique africaine. Elle place Cotonou au centre d’un mouvement en faveur d’une justice moderne, accessible et économiquement pertinente. À travers cette initiative, les acteurs du droit africain affirment leur volonté de faire du continent un espace juridiquement solide et souverain, capable d’attirer l’investissement et de garantir les droits économiques des citoyens comme des entreprises.
Un espace de dialogue et d’innovation pour la justice économique
Le directeur général de l’Ersuma, Dr Karel Dogué, a évoqué avec émotion et conviction l’origine de cet événement. Selon lui, la Saajic est née de la fusion de plusieurs initiatives antérieures comme les Journées africaines de l’arbitrage (Jaa), les Journées de la justice commerciale (Jjc) et les Journées de l’Information commerciale (Jic). « La Saajic n’est pas une simple rencontre entre professionnels. Elle est conçue comme un cadre stratégique de concertation pour réfléchir à l’avenir de la justice commerciale en Afrique. », a-t-il affirmé.
Il a également salué l’implication du gouvernement béninois, la mise à disposition d’infrastructures judiciaires modernes, et l’engagement des équipes locales qui ont permis l’organisation de cette rencontre d’envergure.
Une ambition continentale portée par la Ccja
De son côté, la présidente de la Cour commune de justice et d’arbitrage, a rappelé que l’Ohada constitue depuis plus de 30 ans le socle d’une gouvernance économique stable et harmonisée pour ses 17 États membres. « L’Ohada est un levier stratégique pour la souveraineté juridique et la compétitivité économique de l’Afrique. », a rappelé Esther Moutngui
Elle a souligné que la Saajic a vocation à devenir un espace de dialogue pérenne entre les juridictions, les institutions et les praticiens du droit, afin de promouvoir la transparence, la neutralité, et les modes alternatifs de règlement des différends (Mard), notamment l’arbitrage et la médiation, qui gagnent du terrain sur le continent.
Vers une justice africaine moderne, digitalisée et efficace
L’événement s’inscrit dans une dynamique plus large de réforme et de digitalisation de la justice africaine, en particulier au Bénin, où de nombreux efforts ont été réalisés pour améliorer l’accès au droit et la sécurité juridique. Et pour le Président en exercice du conseil des ministres de l’Ohada, Dr Youssouf Tom, sans une justice efficiente, crédible et transparente, aucun climat des affaires ne peut durablement prospérer.
Un rendez-vous stratégique pour une Afrique juridiquement intégrée
Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Justice et de la Législation du Bénin, représentant personnel du chef de l’État, a salué la tenue de cette initiative inédite. Il a souligné l’importance d’une justice commerciale plus accessible, efficace et alignée sur les réalités économiques du continent. « Affirmons notre volonté collective de bâtir une justice plus connectée aux besoins économiques de notre continent. », a déclaré Yvon Détchénou.
Th.A.