L’esplanade de l’Amazone à Cotonou a accueilli ce dimanche un événement d’envergure continentale : le lancement officiel de l’initiative « First Food for Africa ». Portée par l’UNICEF en partenariat avec l’Union africaine, plusieurs gouvernements africains et des bailleurs internationaux, cette initiative marque une étape décisive dans la lutte contre la malnutrition infantile en Afrique.

En marge de la Conférence internationale sur la nutrition tenue la veille au Sofitel, cette cérémonie a réuni hauts responsables, acteurs du développement, représentants de la société civile et partenaires techniques et financiers. L’objectif : donner un coup d’accélérateur à la production et à la consommation d’aliments infantiles locaux, sûrs, nutritifs et accessibles pour les enfants de 6 à 59 mois.

Une réponse locale à un fléau continental

Selon l’UNICEF, un enfant africain sur quatre de moins de cinq ans souffre de pauvreté alimentaire sévère. En Afrique subsaharienne, près de 59 millions d’enfants ne consomment que deux groupes alimentaires ou moins, un indicateur alarmant de la faible diversité nutritionnelle. Face à ce constat, « First Food for Africa » propose une solution enracinée dans les réalités du continent : promouvoir la production locale d’aliments infantiles par des PME africaines, à partir d’ingrédients locaux répondant à des normes nutritionnelles élevées.

« Ce n’est pas seulement une question de calories, mais de diversité alimentaire, de sécurité nutritionnelle et d’accès pour tous les enfants, peu importe leur statut social », a affirmé Dr Joanne Matshi, directrice de la nutrition et du développement de l’enfant à l’UNICEF.

Une coalition multipartite pour des résultats durables

L’Union africaine, par la voix du Professeur Julio Facotto-Nierina, a réaffirmé l’importance d’une mobilisation collective, en lien avec les engagements de l’Agenda 2063 et la Déclaration de Malabo. « Investir dans la nutrition des enfants, c’est investir dans la première richesse de l’Afrique : son peuple », a-t-il déclaré.

Gilles Fagninou, directeur régional de l’UNICEF, a lui aussi insisté sur l’importance du leadership gouvernemental et d’un partenariat solide entre agences onusiennes, États, secteur privé et société civile. Il a salué l’implication de plus de 1 000 PME africaines dans la phase pilote, ainsi que les contributions financières de pays comme les Pays-Bas, le Canada, l’Italie et l’Iran.

Le Bénin en première ligne

Le ministre d’État béninois en charge du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, a salué cette initiative qui s’inscrit dans la continuité des efforts déjà entrepris par le Bénin, notamment à travers le programme de nutrition des 1 000 premiers jours et les cantines scolaires. « First Food Africa vient amplifier cette ambition. Ce n’est pas un projet de circonstance, c’est un engagement de fond », a-t-il martelé.

Une promesse d’avenir

Avec 14 pays déjà engagés et l’objectif d’atteindre 122 millions d’enfants, « First Food for Africa » veut prouver qu’un changement structurel est possible. Plus qu’un programme, c’est une promesse : celle d’une Afrique qui prend en main l’alimentation de ses enfants, en misant sur ses ressources, ses talents et ses savoir-faire locaux.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici