Après trois jours d’échanges intenses, d’analyses et de réflexions stratégiques, le premier congrès scientifique du Service de santé des armées du Bénin, qui s’est tenu du 17 au 19 septembre au Palais des Congrès de Cotonou, a marqué un tournant décisif. Cette rencontre historique qui a réuni chercheurs, médecins militaires et civils, partenaires et experts venus de sept pays d’Afrique, a souligné la contribution essentielle du Service de santé à la politique de santé nationale et à la résilience des forces armées.
Sous le thème principal « Le Service de santé des armées face aux grands défis sanitaires et sécuritaires contemporains », le congrès a été un succès retentissant, rassemblant aux dires du Directeur central du service de santé des armées, le Médecin Colonel-Major Ahouanvoeke Léonce, plus de 215 participants officiels, dont 19 venus de pays amis tels que le Togo, le Mali, le Sénégal, le Maroc, le Gabon, la Côte d’Ivoire et la Guinée. Au total, plus de 617 participants, incluant des membres des garnisons et du système de santé civile du Bénin, ont pris part aux travaux. Les activités ont été d’une richesse remarquable : 12 conférences magistrales, dont la conférence inaugurale. 95 communications orales et 9 communications affichées sur divers sujets. 8 tables rondes sur des questions cruciales comme l’éthique et la décision militaire ; deux symposiums explorant les défis de la médecine militaire contemporaine ; la création d’une étape importante avec l’Assemblée générale constitutive de la Société béninoise de médecine militaire.
Les discussions ont abouti, va-t-il signifier, à plusieurs recommandations stratégiques visant à renforcer les capacités du Service de santé des armées. Les participants ont insisté sur : la rédaction et l’harmonisation de directives (guidelines) pour les services de santé des armées de la sous-région, afin d’uniformiser les normes d’aptitude en tenant compte des contextes socioculturels locaux ; le renforcement de la collaboration entre pays amis pour faire face collectivement aux menaces terroristes et aux catastrophes naturelles ; une meilleure coordination entre les acteurs de la médecine des forces et la hiérarchie militaire pour la gestion des problèmes de santé des troupes et le respect du secret médical ; l’institutionnalisation et la pérennisation de ce congrès comme un rendez-vous scientifique régulier.
Un hommage aux soldats et une vision d’avenir
La cérémonie de clôture a été l’occasion de saluer l’engagement du personnel du Service de santé des armées, que le Général de Division Fructueux Gbaguidi, Chef d’État-Major général des Forces armées béninoises, décrit comme la « force derrière le combattant ». Tout en rendant un vibrant hommage aux camarades tombés pour la liberté, il a souligné le rôle crucial du Service de santé qui, de l’avant du champ de bataille jusqu’aux hôpitaux, sauve des vies et illustre l’esprit de solidarité, de professionnalisme et d’abnégation.
Le service de santé des armées, selon ses propos, est plus que jamais reconnu comme un pilier de l’autonomie et de la résilience des Forces armées béninoises. «Alors que nos armées sont engagées dans des environnements complexes et que le monde fait face à de nouvelles menaces sanitaires, le rôle du service de santé des armées est plus que jamais stratégique», fait-il savoir. Les réflexions émanant de ce congrès, estime-t-il, contribueront de toute évidence à renforcer notre capacité à affronter les menaces sanitaires, à innover en permanence et à préserver ce qui est essentiel, la vie de nos soldats et la résilience de notre armée.
Cette initiative marque le début d’une nouvelle ère, où la coopération civilo-militaire et l’échange d’expertises deviendront les clés de voûte de l’efficacité et de la crédibilité du Service de santé. «Ce cadre n’a pas été qu’un moment scientifique et académique. Ce fut pour nous l’expression du lien indissociable entre l’opérationnel et la mission sanitaire et humanitaire que vous portez avec charisme et exemplarité. A l’issue de vos travaux, le service de santé des armées a montré une fois de plus qu’il est un pilier indispensable à notre outil de défense auprès du combattant, là où se joue la véritable mission», souligne le Général de Division Fructueux Gbaguidi, Chef d’État-Major général des Forces armées béninoises. Il encourage à oser, à innover, à s’adapter et même à assumer des échecs. Pour lui, ce premier congrès n’est pas une simple fin, mais le début d’un élan qui devra se prolonger dans les actions quotidiennes ; un rendez-vous périodique où les retours d’expérience aideront à avancer.