À l’occasion de son 25e anniversaire, l’ONG Eco-Bénin a convié ses partenaires, journalistes et acteurs du développement durable à un After Work riche en échanges, le vendredi 19 septembre 2025 à Cotonou. Dans l’ambiance décontractée du restaurant The Park à Vodjè, l’ONG Eco-Bénin a marqué une étape importante de son parcours : 25 années d’actions en faveur de l’écotourisme, de la conservation de la biodiversité et du développement durable au Bénin. L’occasion pour son président, Gauthier Amoussou, de revenir sur le chemin parcouru, d’esquisser les perspectives d’avenir… et de lancer un appel fort à une collaboration renouvelée avec la presse.
Fondée en 2000, Eco-Bénin s’est donnée pour mission de concilier développement local et préservation de la nature. L’organisation intervient dans quatre grands domaines : la lutte contre les changements climatiques, la conservation de la biodiversité, le renforcement du capital humain et l’écotourisme communautaire.
Au fil des années, Eco-Bénin a su développer des projets d’envergure : plus d’une douzaine de sites d’écotourisme créés dans des localités comme Tanougou, Possotomè, Boukoumbé ou encore Grand-Popo ; deux centres de formation pour jeunes sur l’agroécologie et l’écotourisme ; trois projets carbone réduisant près de 30 000 tonnes de CO2 par an grâce à la diffusion de foyers améliorés dans plus de 11 000 ménages. Sans oublier la création d’aires communautaires de conservation de la biodiversité à Koussoukoingou et Boukoumbé, alignées avec les engagements du Bénin dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD). « Notre vision a toujours été d’aider les communautés à profiter des richesses de la nature sans les détruire », a souligné Gauthier Amoussou lors de son discours d’ouverture.
Un partenariat historique avec la presse
Eco-Bénin doit aussi une part de son rayonnement à son partenariat de longue date avec les médias béninois. Des campagnes de promotion des sites éco-touristiques, aux visites de presse dans les parcs nationaux comme la Pendjari, l’ONG a souvent misé sur la presse pour sensibiliser, éduquer et promouvoir ses actions.
Mais aujourd’hui, l’organisation veut aller plus loin. « Il ne s’agit plus seulement de relayer nos actions. Nous avons besoin d’une presse critique, libre, capable de confronter nos approches, de poser les bonnes questions », a plaidé Gauthier Amoussou. « Une presse qui nous aide à grandir.»
Un appel à réinventer la collaboration
L’une des grandes préoccupations exprimées au cours de cette soirée est la dépendance de certains médias aux « perdiems » des ONG, qui limite leur indépendance. Gauthier Amoussou a plaidé pour de nouveaux mécanismes de collaboration, plus équitables et professionnels.
Il a cité l’exemple de la Belgique, où les médias collaborent parfois avec les ONG à la recherche de financements conjoints pour des projets de reportage, tout en gardant une liberté éditoriale totale. « Pourquoi ne pas imaginer ce genre de modèle ici ? Il est temps de construire une presse environnementale forte, capable de tenir tête et d’éclairer le débat », a-t-il insisté.
Les perspectives : vers une nouvelle ère
La soirée, qui a également permis de dévoiler les grandes lignes du programme du 24 septembre prochain — date officielle de la célébration des 25 ans d’Eco-Bénin —, s’est terminée sur une note collaborative. Journalistes, responsables d’ONG, partenaires techniques et invités ont partagé leurs suggestions pour renforcer la redevabilité, la transparence et l’impact commun.
Zakiath Latoundji présidente de l’Union des professionnels des médias du Bénin (UPMB), a salué les efforts de l’ONG et a réaffirmé l’engagement des professionnels de l’information aux côtés des acteurs du développement. « Ce genre d’initiative renforce les liens entre nos secteurs. Ensemble, nous pouvons bâtir un développement durable qui respecte les droits, la vérité et la nature », a-t-elle déclaré.
Thomas AZANMASSO