Au Bénin, le système d’orientation basé sur le choix de filière sur le site apresmonbac.bj allie ingéniosité et célérité dans le processus de classement des nouveaux bacheliers dans les universités publiques. Cependant, les choix ne sont pas toujours faits sur la base des aptitudes et compétences indispensables mais plutôt en fonction des possibilités d’obtention de bourses universitaires.

Sur la plateforme d’orientation apresmonbac.bj, tout est structuré : quota d’allocation, critères d’éligibilité, nombre de postulants. Toutes les armes sont mises à la disposition du nouveau bachelier pour lui permettre d’évaluer en amont, ses chances de sortir allocataire mais pas forcément d’être orienté dans la bonne filière. Josias Hounsou, étudiant à la Faculté de Droit et de Sciences Politiques (Fadesp) de l’université d’Abomey-Calavi (Uac), raconte son expérience : « Je n’étais pas du tout satisfait de mon classement. Je pensais être boursier au Centre Interfacultaire de Formation et de Recherche en Environnement et Développement Durable (Cifred), mais malheureusement on m’a classé comme secouru à la Fadesp, option Droit malgré une moyenne de 16 et quelques ». Pour certains, le classement après le Bac est fonction dans la plupart des cas, des “places disponibles”. « Bien qu’il tienne compte des choix exprimés par les bacheliers, il semble souvent orienter les étudiants non pas vers la filière qui correspond le mieux à leurs compétences ou aspirations, mais plutôt en fonction des places disponibles et parfois des bourses disponibles dans certaines filières, ce qui peut biaiser le classement final », déplore Lydie Ahonahin, étudiante en licence 3 d’administration des Impôts. Toutefois, elle souligne avoir été orientée selon ses attentes. « J’aspirais faire l’administration des finances même si j’ai eu un embarras dans le choix des spécialités. Mais j’ai su faire un choix et j’en suis fière », se réjouit-elle. Face à ces expériences mitigées, des mesures alternatives sont proposées. Clémence Agboguin, étudiante à la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de l’Université d’Abomey-Calavi (Fashs) suggère aux nouveaux bacheliers de « prendre connaissance à l’aide des aînés, des domaines moins populaires et envisager de s’y intégrer ». Lydie Ahonahin quant à elle, leur conseille de «‏ se renseigner à l’avance sur les débouchés et de faire leurs choix en fonction de leurs réelles passions et compétences, pas seulement en fonction des bourses ou de la facilité d’accès ».   Aux autorités, « je pense qu’ils pourraient améliorer le système d’orientation en instaurant un accompagnement personnalisé, des tests d’aptitude et des entretiens d’orientation pour mieux cerner les profils », ajoute-t-elle. Des recommandations fortes qui pourraient aider à assurer une meilleure organisation du classement des nouveaux bacheliers tout en leur évitant de se retrouver dans des filières non voulues et parfois moins prometteuses.

 

Henri Joël KPATACLO (stag)

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