L’école béninoise rouvre ses portes dès ce lundi, 15 septembre 2025. Si les dispositions pratiques sont prises pour une reprise des activités académiques, la polémique autour du reversement des aspirants au métier d’enseignant (Ame) continue de susciter de l’indignation dans l’opinion. Écrivain et enseignant très connu, Daté Barnabé-Akayi s’interroge…

…les AME : il faudra revoir leurs situations précaires qui corrompent leur santé ou leurs performances (c’est vraiment humiliant : on ne peut pas en parler, en détails, sur les réseaux sociaux) et l’éducation de nos enfants.

En attendant le reversement promis des AME (qui ne cherchent que les arguments pour pouvoir dire merci à Patrice Talon), ce reversement qui extirpera sommairement les AME de la précarité, serait-il possible de supplier les augustes membres du Conseil National de l’Éducation, qu’on respecte, au moins, les 18h ou les 20h de cours pour les collègues AME ? Ne sont-ils pas suffisamment Béninois pour jouir des droits prévus par le législateur qui, en tenant compte des divers paramètres psycho-cognitifs, psychopédagogiques, ergothérapeutiques, socioéconomiques,… a statué sur le quota horaire ? Mais alors pourquoi ces heures supplémentaires non payées au mépris des normes fixées par le législateur ?

Les 8h ou 6h hebdomadaires de surplus, ils peuvent les utiliser pour se reposer, se remettre de la fatigue (les Inspecteurs et les Conseillers pédagogiques savent que ce n’est pas aisé de préparer une situation d’apprentissage ni une situation d’évaluation), se reposer pour guérir de l’hypertension artérielle précoce, des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou revendre ailleurs ces heures supplémentaires pour arrondir leurs émoluments dérisoires (qui n’arrivent plus à garantir le gîte et le couvert à la famille de plus en plus désorientée) face aux salaires reluisants d’autres Béninois de même niveau académique.

Peut-être, sitôt que ces heures supplémentaires seront supprimées ou payées, les nombreux enseignants de mathématiques ou de sciences physiques qui refusent le statut d’AME pour préférer les cours de maison, hautement plus rentables et moins contraignants, pourraient revenir en classe pour l’émergence des citoyens ingénieurs et amants de la science technologique.

Et voici ma question fondamentale que je voudrais poser à nous tous : doit-on économiser sur l’éducation de nos enfants ? » S’interroge l’écrivain-enseignant dans un post abondamment relayé sur la toile. Dans un post précédent, Daté Barnabé-Akayi avait souligné la contribution significative des Ame aux meilleurs résultats enregistrés ces dernières années aux examens scolaires. « …Il reste que, sans notifier le manque d’infrastructures scolaires et universitaires, les collègues enseignants du secondaire dits AME, aussi acteurs de ces beaux résultats des bacheliers, surexploités au regard de la législation scolaire qui régit les enseignants fonctionnaires de l’État, vivant depuis des années avec moins de deux cent cinquante euros par mois et impatients à juste titre du reversement promis, pourraient se demander comment avec un budget de moins de mille milliards de francs CFA, le régime défunt a pu recruter et/ou reverser des milliers d’enseignants et autres fonctionnaires de l’État, tout en augmentant, selon la cherté de la vie, leurs salaires tandis qu’avec plus de trois mille milliards de francs CFA depuis 2023, la loi des finances semble occulter l’effectivité des reversements tant promis… » a-t-il fait observer. Il urge que le gouvernement fasse les diligences nécessaires pour le reversement des AME.

A.B

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