L’Organisation mondiale de la Santé (Oms) a publié le 5 septembre 2025, une mise à jour de sa Liste modèle des médicaments essentiels et de la Liste modèle pour enfants, intégrant de nouveaux traitements pour le cancer, le diabète, l’obésité, la mucoviscidose, le psoriasis, l’hémophilie et d’autres troubles hématologiques. Ces listes servent de référence à plus de 150 pays pour l’approvisionnement, l’assurance-maladie et les politiques de remboursement.
L’Oms a ajouté 20 médicaments pour adultes et 15 pour enfants, portant le total à 523 pour adultes et 374 pour enfants, afin de répondre aux besoins les plus urgents en santé publique. Concernant le cancer qui cause près de 10 millions de décès par an, des traitements tels que le pembrolizumab, l’atézolizumab et le cemiplimab ont été intégrés pour les cancers métastatiques du col de l’utérus, colorectal et du poumon non à petites cellules. L’accent est mis sur les thérapies présentant un bénéfice clinique avéré, notamment celles qui prolongent la vie de 4 à 6 mois ou plus. Le Comité d’experts de l’Oms recommande également l’élargissement de l’accès aux immunothérapies, tout en appliquant des stratégies pour réduire les coûts et améliorer la disponibilité.
Pour le diabète et l’obésité, des médicaments comme les analogues du GLP-1 (sémaglutide, dulaglutide, liraglutide) et le tirzépatide ont été ajoutés, particulièrement pour les patients atteints de diabète de type 2 présentant une maladie cardiovasculaire ou rénale et un indice de masse corporelle ≥ 30 kg/m². Ces traitements permettent de mieux contrôler la glycémie, de réduire le risque de complications cardiaques et rénales, d’aider à la perte de poids et de diminuer le risque de décès prématuré. L’Oms souligne l’importance de prioriser les patients les plus à risque et d’encourager la concurrence des génériques pour améliorer l’accès, notamment dans les zones mal desservies.
D’autres médicaments ont été ajoutés pour la mucoviscidose, le psoriasis, l’hémophilie et certains troubles hématologiques, élargissant ainsi les options thérapeutiques pour des maladies jusque-là difficiles à traiter dans de nombreux pays. Le Comité d’experts a examiné 59 demandes et évalué l’efficacité, l’innocuité et le rapport coût-efficacité de chaque médicament, en s’appuyant sur des données scientifiques «rigoureuses».
Selon Deusdedit Mubangizi, directeur du Département Politiques et Normes pour les médicaments de l’Oms : «Une grande partie des dépenses liées aux maladies non transmissibles est consacrée aux médicaments essentiels, qui devraient être accessibles à tous. L’accès équitable repose sur une volonté politique forte, une coopération multisectorielle et des programmes centrés sur l’être humain».
Établies en 1977 et mises à jour tous les deux ans, les listes modèles de l’Oms sont devenues un outil mondial de référence pour la sélection des médicaments et la couverture universelle. Cette dernière mise à jour permet aux pays de disposer de repères clairs pour améliorer l’accès aux traitements vitaux, réduire les inégalités et renforcer la santé publique, en particulier face aux maladies graves et aux affections chroniques comme le cancer, le diabète et l’obésité.
Fifonsi Cyrience KOUGNANDE
