C’était déjà en 2016 que Joseph Djogbénou a nourri pour la première fois le rêve d’être candidat à la Présidentielle. Quand, presqu’à la fin, l’homme d’affaires Patrice Talon, alors en conflit ouvert avec le régime Yayi dont il a contribué à la réélection par K.O en 2011, entre dans la course, Joseph Djogbénou, son avocat personnel, n’a eu autre choix que de reporter son ambition présidentielle. Elu pour un mandat de 5 ans, renouvelable une fois, Patrice Talon avait juré qu’il pouvait faire le job en un seul mandat, puis s’éclipser. « Surgir, agir et disparaître » était alors le mot d’ordre du chantre de la Rupture. Là encore, Joseph Djogbénou, devenu l’une des têtes pensantes du 1er quinquennat de Patrice Talon, pensait sans doute que son heure allait arriver en 2021. Mais après l’échec de la première tentative de révision de la Constitution qui devrait adopter un mandat unique de 7 ans, Patrice Talon revient sur sa promesse de mandat unique. Même la rallonge de 45 jours sur le quinquennat ne suffira pas à le contraindre à respecter la parole donnée : « Je ferai de mon mandat unique une exigence morale en exerçant le pouvoir d’Etat avec dignité et simplicité. Je m’acquitterai de mes devoirs de Président de la République avec humilité, abnégation et sacrifice pour le bien-être de tous ». Plus de mandat unique, Talon va à la quête d’un second mandat en 2021, Joseph Djogbénou voit son rêve d’être candidat à la Présidentielle s’évaporer pour la 2e fois.
2026, le plus dur
Ces deux rendez-vous ratés, 2026 était le tournant décisif. Talon ayant fait inscrire dans la Constitution que nul ne peut de sa vie faire plus de deux mandats, plus rien ne devrait normalement empêcher la candidature de Joseph Djogbénou. Mais l’homme a gardé son mal en patience jusqu’au jour où, lors d’une réunion, le chef de l’Etat aurait dit aux partis qui le soutiennent d’aller s’entendre pour lui faire des propositions de candidature. Le président de l’Union progressiste Le Renouveau saisit la balle au bond. Il avait multiplié les réunions, les sorties afin de se présenter comme la seule alternative crédible. On en était là quand ce 31 août 2025, le nom de Romuald Wadagni a commencé par circuler. Comme une trainée de poudre, la nouvelle s’est confirmée. Le chef de l’Etat et sa majorité ont désigné l’actuel ministre d’Etat en charge de l’économie et des finances pour être leur candidat à la présidentielle de 2026. Dans la foulée, Joseph Djogbénou a entériné ce choix. Sur sa page Facebook, il a écrit que Romulad Wadagni est son candidat, exhortant les militants à la bataille pour la victoire de ce dernier, discipline de groupe oblige. Mais pour lui, personnellement, c’est encore un autre rêve manqué, le 3e. Finalement, quand est-ce qu’il pourra se présenter à la Présidentielle ? Y croit-il encore ?
B.H